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Hypertension intra-crânienne secondaire à un traitement par trétinoïne, à propos d’un cas

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Orateurs :
Dr Julien PORET
Auteurs :
Dr Julien PORET
Erwan Fauviaux 1
Véronique Promelle 1
Dr Benjamin JANY
Dr William BOUCENNA
Tags :
Résumé

But

Rapporter et décrire le cas d’une patiente ayant présenté une hypertension intra-crânienne secondaire à un traitement par trétinoïne

Observation

Nous décrivons le cas d’une patiente de 20 ans présentant une leucémie aigue myeloïde de type 3 traitée par tretinoïne et qui a développé, dans les suites de l’introduction du traitement, une hypertension intra-crânienne. 

Cas clinique

Une patiente de 20 ans, suivie pour une leucémie aigue myéloïde promyelocytaire   diagnostiquée 4 semaines auparavant et traitée par chimiothérapie comprenant de l'acide tout-trans-rétinoïque (ATRA) associé à de l’arsenic, s’est présentée aux urgences ophtalmologiques pour des douleurs rétro-orbitaires bilatérales avec photophobie et céphalées en casque sans baisse d’acuité visuelle associée. Il n’avait pas de déficit pupillaire afférent relatif. L’acuité visuelle était à 10/10 Parinaud 2 aux deux yeux sans correction. La pression intra oculaire se mesurait à 16 mmHg à l’œil droit et 17 mmHg à l’œil gauche. L’examen biomicroscopique du segment antérieur était sans particularité. Le fond d’œil dilaté aux deux yeux retrouvait un œdème papillaire de stase bilatéral. Le champ visuel de Humphrey 24-2 montrait un élargissement bilatéral de la tâche aveugle. Une échographie en mode B a permis d’éliminer la présence de drusen de la papille. L’imagerie par résonnance magnétique (IRM) cérébrale et orbitaire a retrouvé un élargissement des gaines des nerfs optiques sans autres anomalies associées. Une ponction lombaire a été réalisée et l’analyse cytologique et biochimique du liquide céphalo-rachidien était normale. La patiente a été traitée par acétazolamide par voie orale associé une ponction lombaire déplétive. L’ATRA a été temporairement arrêté ce qui a conduit à une disparition de la symptomatologie fonctionnelle, une régression complète de l’œdème papillaire et la normalisation du champ visuel en deux mois. Une reprise prudente de l'ATRA a été tentée mais rapidement ce traitement a de nouveau été arrêté devant la récidive des symptômes et de l’œdème papillaire.

Discussion

Bon nombre de complications ont été associées à l’ATRA. L’HTIC est une complication rare et un diagnostic d’exclusion. Chez notre patiente, le diagnostic d’HTIC idiopathique (HII) aurait pu se discuter. Néanmoins, la présence d’un traitement par ATRA, la cessation des symptômes associée à la disparition de l’œdème papillaire à l’arrêt de l’ATRA et la récidive de ces derniers après ré-introduction de l’ATRA plaident en faveur d’un effet secondaire au traitement. 

Conclusion

Les patients traités par ATRA dans le cadre d’une leucémie aigue myéloïde doivent être examinés avec précaution durant toute la durée de leur traitement. Des symptômes comme les céphalées et les douleurs oculaires doivent faire suspecter le diagnostic d’HTIC et impliquer un examen ophtalmologique rapide afin d’éviter les séquelles associées telle l’atrophie optique.