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Imagerie de l'angle irido-cornéen et galucome : confrontation UBM et OCT

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Auteurs :
Dr Violaine CAILLAUX
François Perrenoud
Dr Mate STREHO
Michel Puech
Tags :
Résumé

Introduction

L’imagerie du segment antérieure en OCT et/ou UBM vient compléter l’examen clinique de l’angle irido-cornéen dans un contexte de glaucome, notamment pour en préciser les mécanismes.

Patients et Methodes

L’UBM ou échographie de très haute fréquence est une technique basée sur les ultrasons. Elle permet une analyse dynamique de l’angle, en ambiance photopique et scotopique, afin de faire varier le diamètre pupillaire. Il s’agit néanmoins d’un examen contact et opérateur dépendant. L’OCT utilise un faisceau lumineux infra-rouge. L’examen est non invasif, rapide, déléguable et les images obtenues ont une meilleure résolution qu’en UBM. L’OCT et l’UBM permettent une analyse qualitative, morphologique de l’angle irido-cornéen mais également quantitative. De nombreux paramètres biométriques du segment antérieur peuvent être mesurés : profondeur de la chambre antérieure en périphérie, flèche cristallinienne, profondeur de la chambre antérieure centrale, flèche irienne, épaisseur et surface de l’iris ou encore dimensions du cristallin. Nous avons évalué l’intérêt de ses deux techniques d’imagerie dans le glaucome.

Résultats

L’OCT et l’UBM confirment une fermeture de l’angle dans un glaucome et permettent de préciser le mécanisme en cause : blocage pupillaire, mécanisme cristallinien, iris plateau, glaucome malin, effusion cilio-choroïdienne. Des mécanismes de glaucome secondaires, à angle ouvert ou fermé, peuvent aussi être mis en évidence : syndrome de dispersion pigmentaire, récession de l’angle, goniosynéchies, glaucome néovasculaire, traumatismes…

L’analyse fine des structures rétro-iriennes est indispensable pour évaluer le rôle des procès ciliaires dans une fermeture de l’angle (position antérieure) mais également pour rechercher des facteurs secondaires (polykystose ciliaire, tumeur rétro-irienne), notamment en cas d’échec de traitement par iridotomie périphérique. L’UBM permet une très bonne visualisation de ces structures contrairement à l’OCT où le faisceau infra-rouge est atténué par l’épithélium pigmentaire de l’iris. L’analyse dynamique de l’angle est optimale en UBM : la mydriase physiologique obtenue en condition scotopique est maximale. En OCT, le faisceau lumineux infra-rouge entraîne un léger myosis, pouvant minorer une fermeture de l’angle.

Discussion

L’intérêt de l’imagerie de l’angle en pratique clinique repose principalement sur l’analyse qualitative, morphologique. L’utilité des paramètres biométriques quantitatifs reste à déterminer. Leurs limites sont multiples (variation anatomique de l’angle selon la dilatation pupillaire, le méridien analysé, difficulté de visualisation des points de repères permettant d’effectuer les mesures) et empêchent de déterminer leur capacité exacte à évaluer un risque clinique.

Conclusion

Le perfectionnement des appareils d’OCT, notamment avec la technique swept source permet d’améliorer l’analyse quantitative et qualitative de l’angle irido-cornéen avec des images de meilleure résolution qu’en UBM. Toutefois, l’analyse des structures rétro-iriennes (procès ciliaires notamment) ne reste accessible qu’en UBM. Ce dernier examen garde donc une place de choix dans l’analyse de l’angle irido-cornéen dans le glaucome.