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Imagerie multimodale d'une maculopathie solaire chronique

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Orateurs :
Dr Yassine MALEK
Auteurs :
Dr Yassine MALEK
Dr Yassine DEBBABI
Dr Taoufik ABDELLAOUI
Yassine Mouzari 2
Karim Reda 1
Abdelebarre Oubaaz
Tags :
Résumé

Objectif

Nous souhaitons à travers cette observation, mettre en exergue l'apport de l'imagerie multimodale ainsi que ses spécificités dans la caractérisation de la maculopathie solaire chronique.

Description de cas

Nous rapportons l'observation d'un patient âgé de 57 ans, se présentant pour une consultation ophtalmologique systématique, et se plaignant d'une gène visuelle datant de plus de 20 ans, suite à l'exposition monoculaire à une éclipse solaire. 

Observation

Il s'agit de Mr. E.L, âgé de 57 ans, ayant comme seul antécédent notable une exposition monoculaire accidentelle de l'œil droit (OD) à une éclipse solaire, datant de 23 ans, suite à laquelle le patient a présenté une baisse de son acuité visuelle, spontanément résolutive, et laissant comme seule séquelle une gêne visuelle. L'acuité visuelle était cotée à 10/10 ODG. L'examen biomicroscopique de l'OD retrouvait un segment antérieur normal, tandis que celui du fond d'oeil (FO) objectivait la présence d'un reflet fovéolaire anormal. La rétinophotographie a révélé la présence d'une dépigmentation focale fovéolaire. Le cliché en autofluorescence a laissé paraitre un spot hypo-autofluorescent centro-maculaire. La tomographie en cohérence optique (OCT) Spectral Domain (SD) a mis en évidence l'aspect de pseudo-kyste en rétine externe consécutif à l'interruption du segment externe des photorécepteurs et de de la ligne ellipsoïde. Le champs visuel automatisé Humphrey en 10.2 et 24.2 n'a pas décelé de scotome central. Les résultats de l'imagerie multimodale sont pathognomoniques et confirment le diagnostic de maculopathie solaire chronique. 

Discussion

- Il est reconnu que l'exposition aux rayons solaires peut gravement impacter la vision de l'homme. La premier cas documenté date du 17ème siècle. Les effets thermiques et phototoxiques des rayons lumineux induisent des lésions des couches externes de la rétine. Bien que l'œil normal puisse tolérer de brefs regards au soleil, il a été démontré que des expositions d'au moins 30 secondes peuvent provoquer des brûlures. Plusieurs cas de maculopathie solaire ont été décrits après visualisation directe d'éclipses solaires qu'elle qu'en soit le contexte. L'atteinte de la fonction visuelle peut varier considérablement de légère à profonde, avec des acuités visuelles allant de 10/10 à VBLM. Il est fréquemment observé une restitution ad integrum de la fonction visuelle au bout de plusieurs mois, cependant il peut persister plus rarement certains scotomes ou une acuité visuelle basse. L'examen du FO permet d'objectiver un éventail d'aspects allant de la normalité à la présence de logettes kystiques, voire de dépigmentation focale. L'avènement de l'imagerie structurelle tel que l'OCT a permis d'identifier avec précision la nature et l'aspect des lésions ainsi que leur localisation et leur évolution avec le temps. A la phase aigûe apparaissent des zones hyper-réflectives laissant place par la suite à des kystes hypo-réflectifs au niveau de la rétine externe. S'y associe fréquemment une interruption de la zone ellipsoïde. A la phase chronique, une zone hypo-réflective à la jonction des segments externes et internes des photorécepteurs est pathognomonique. La périmètrie conventionelle ne permet que rarement de déceler de scotome, et a été supplée par la micropérimetrie, plus spécifique. Bien qu'aucun traitement n'ait démontré d'efficacité, certains auteurs préconisent l'utilisation de stéroïdes à la phase aigüe pour accélérer la vitesse de récupération visuelle. 

Conclusion

- La maculopathie solaire est une entité bien définie à ce jour et son incidence risque de croitre au vu de l'augmentation de l'utilisation de lasers et autres dispositifs lumineux.