L’opacification capsulaire postérieure nécessitant une ré-intervention reste la principale complication de la chirurgie de cataracte congénitale (35.7% des cas), malgré la réalisation systématique du rhexis postérieur et de la vitrectomie.
Notre objectif était d’étudier l’intérêt et la faisabilité de la technique chirurgicale d’implantation type «bag in the lens» (BIL) chez l’enfant.
Il s’agit d’une étude descriptive, rétrospective, monocentrique. Tous les cas de cataractes pédiatriques chirurgicales des enfants de moins de 6 ans, opérées dans notre centre, entre avril 2013 (date de la mise à disposition des BIL dans le service) et octobre 2016 ont été inclus. Ont été étudiés : le type d’implantation, les complications et les résultats fonctionnels.
Trente-deux yeux de 22 patients ont été inclus, avec un suivi allant de 1 mois à 3 ans et 3 mois (suivi moyen de 1 an et 9 mois), dont 10 cas de cataractes bilatérales et 12 unilatérales. Vingt et un enfants avaient une cataracte congénitale « idiopathique » ou syndromique et un seul une cataracte cortico-induite. L’âge des enfants lors de la chirurgie allait de 3 semaines à 5 ans et 7 mois (âge moyen de 2 ans). Dix enfants avaient moins de 1 an (14 yeux). Seuls 2 yeux n’ont pas pu être implantés avec un implant BIL. Parmi les 3 yeux ayant dû être réopérés pour opacification secondaire, un seul avait un implant BIL. Aucun des enfants de moins de 1 an avec un implant BIL n’a eu de vitrectomie secondaire. Les résultats fonctionnels sont très satisfaisants.
Cette étude montre la bonne faisabilité de la technique chirurgicale du BIL dans la cataracte pédiatrique, avec une courbe d’apprentissage rapide (BIL dans 100% des cas après 7 cas). L’unique cas d’opacification secondaire avec un BIL avait un rhexis postérieur légèrement trop large.
L’utilisation d’implant BIL dans la chirurgie de la cataracte pédiatrique, particulièrement avant l’âge de 1 an, est tout à fait adaptée. La technique est reproductible, avec une courbe d’apprentissage rapide. Les résultats anatomiques et fonctionnels sont particulièrement intéressants avec un taux de ré-intervention nettement réduit par rapport à la technique classique.