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Implants EDOF à phase continue en « mix-match » complémentaire

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Orateurs :
Dr Erwin CAILLET
Auteurs :
Dr Erwin CAILLET
Dr Anas-Alexis BENYOUSSEF
Béatrice COCHENER
Tags :
Résumé

Introduction

Evaluation de l’implantation bilatérale d’une lentille pseudophaque à profondeur de champs étendue par modulation d’asphéricité (« Binocular Phase Continuity ») (Artis Symbiose© Cristallens) comparée à une lentille monofocale (MicroPure123©, Physiol) de même dessin et biomatériau dans le traitement de la cataracte.

Patients et Methodes

Il s’agit d’une étude observationnelle rétrospective monocentrique (CHU Brest) qui inclut 21 patients (10 patients dans le groupe Artis Symbiose© et 11 patients dans le groupe MicroPure123©)

L’implant Artis Symbiose© est conçu sur une complémentarité de profil : un implant « plus » est optimisé pour la vision de près et un implant « mid » pour la vision intermédiaire.

Le critère de jugement principal est l’acuité visuelle sans correction binoculaire en fonction de la distance (33cm, 70cm et 4m) lors d’un contrôle entre 3 et 6 mois après la chirurgie. La vitesse de lecture, la vision des contrastes, l’halométrie grâce à la plateforme de qualité de vision Aston University, une courbe de défocus ont été comparées et un questionnaire sur la qualité de vie a été rempli.

Résultats

A 3 mois post-opératoire l’acuité visuelle binoculaire sans correction est significativement meilleure dans le groupe Artis Symbiose© aux trois distances testées.

La courbe de défocus est également favorable au groupe Artis Symbiose© avec une courbe en dôme plus lisse ainsi que de meilleurs résultats à -1D, -1,5D et -2D (p=0,032).

La vitesse de lecture pour le groupe Artis Symbiose© sans correction est superposable à celle obtenue avec l’implant monofocal avec une addition moyenne de +2.75 D.

Comme attendu, le groupe Artis Symbiose© serait plus pourvoyeur de dysphotopsies comparé au groupe MicroPure123©. Il obtient de meilleurs résultats en vision des contrastes, contrairement au groupe MicroPure123©.

70% des patients du groupe Artis Symbiose© déclarent n’avoir jamais besoin de lunette de près ni en vision intermédiaire, contre 18% dans le groupe MicroPure123©.

Discussion

Malgré la faible population de l’étude, il en ressort que l’acuité visuelle sans correction dans le groupe Artis Symbiose© est significativement meilleure que dans le groupe monofocal à toutes les distances de lecture, permettant d’atteindre l’objectif d’une indépendance lunettes grâce à la complémentarité des deux optiques.

De plus, il n’est pas constaté de baisse de sensibilité aux contrastes dans le groupe Artis Symbiose©, en faveur du profil EDOF de modulation d’asphéricité.

Il semblerait toutefois que le groupe Artis Symbiose© soit plus pourvoyeur de phénomènes dysphotopsiques, sans être source de gêne invalidante, en effet 100% referaient la chirurgie. 

Cependant ce type d’implant fait parti de la catégorie « premium » demandant une participation financière au patient, contrairement aux implants monofocaux.

Conclusion

Cet implant multifocal à profondeur de champ repose sur la modulation d’asphéricité nuancée entre les deux yeux respectivement pour vision intermédiaire et de près, permettant de viser une indépendance lunettes tout en préservant correctement la qualité de vision. Sa supériorité sur la monofocalité est ici démontrée appliquée à une population aux mêmes caractéristiques, laissant entrevoir un élargissement des indications de cette nouvelle génération d’implants réfractifs.