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Influence de l’anisométropie sur le développement de la vision binoculaire

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Orateurs :
Dr Hugues WALLON
Auteurs :
Dr Hugues WALLON
Céline Godeau
Ombeline Tanghe
Véronique Promelle 1
Dr Benjamin JANY
Dr William BOUCENNA
Tags :
Résumé

Introduction

La vision binoculaire se développe jusqu’à l’âge de 6 ans. Elle s’échelonne en trois degrés selon la classification de Worth : la vision simultanée, la fusion, et la vision stéréoscopique. L’anisométropie est un facteur contribuant à l’affaiblissement de la fusion. L’objectif de cette étude était de déterminer l’influence de l’anisométropie sur le développement de la vision binoculaire.

Patients et Methodes

Cent patients présentant une anisométropie sphérique et/ou cylindrique, et ayant consulté dans notre centre entre mai 2019 et mars 2020, ont été inclus rétrospectivement. Chacun des patients a bénéficié d’un bilan orthoptique et ophtalmologique complet. Les paramètres étudiés ont été l’âge, le sexe, les déviations oculaires (test de l’écran), la vision stéréoscopique (TNO), l’amplitude de fusion (barre de prisme de Berens), la réfraction, ainsi que l’acuité visuelle.

Résultats

Cinquante-huit femmes (58%) et 42 hommes (42%) ont été inclus dans cette étude, avec une moyenne d’âge de 13 ans (extrêmes 9 mois-16 ans). Trente-six patients présentaient une tropie (36%), et 15 patients présentaient une phorie-tropie (15%). L’œil fixateur était l’œil le moins amétrope chez 33 patients (66%) parmi ceux présentant des tropies et phorie-tropies. Chez les patients sans tropie, la vision stéréoscopique était toujours présente, à l’exception d’un patient. Vingt-six patients ont réalisé l’examen des amplitudes de fusion (26%) : une asymétrie a été retrouvée chez 65% d’entre eux, avec une amplitude de fusion meilleure sur l’œil le moins amétrope. Une anisoacuité a été retrouvée chez 55 patients (55%) et 39 d’entre eux (71%) avaient une acuité visuelle plus faible sur l’œil le plus amétrope.

Discussion

L’anisométropie présente un retentissement sur les déviations oculaires, l’amplitude de fusion et l’acuité visuelle, qui sont des composantes de la vision binoculaire. La vision stéréoscopique semble, elle, davantage être influencée par la présence d’une tropie que par une anisométropie. L’œil le moins amétrope est le plus souvent dominant, tant d’un point de vue moteur que sensoriel. Le pronostic demeure bon en l’absence de strabisme ou d’amblyopie.

Conclusion

L’anisométropie présente une influence importante sur le développement visuel binoculaire. Compte-tenu de l’intrication entre anisométropie, amblyopie et strabisme, une surveillance régulière est indispensable chez tout jeune patient anisométrope, afin de dépister et traiter le plus précocément possible toute entrave au bon développement de la vision binoculaire et prévenir l’amblyopie.