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Injections de toxine botulique dans la glande lacrymale en cas de larmoiement chronique essentiel

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Auteurs :
Dr Mohamed MGARRECH
Dr Antoine ROUSSEAU
Dr Anne-Laurence BEST
marine legrand
Emmanuel Barreau
Marc Labetoulle
Tags :
Résumé

Introduction

Le larmoiement, motif fréquent de consultation en ophtalmologie, est responsable d’une dégradation de la qualité de vie des patients. L’enquête étiologique, qui recherche une obstruction des voies lacrymales, une pathologie palpébrale ou de surface oculaire, peut s’avérer négatif. On parle alors de larmoiement essentiel. Les injections de toxine botulique dans la glande lacrymale peuvent alors rendre un grand service aux patients concernés.

Patients et Methodes

Tous les patients adressés entre Janvier  2015  et  janvier 2017 pour un larmoiement chronique ont été inclus de façon rétrospective dans cette étude. Tous ont bénéficié d’un examen ophtalmologique complet : test de Schimer I, score de larmoiement de MUNK, lavage des voies lacrymales, évaluation de la laxité palpébrale, analyse de la position du point lacrymal, examen du segment antérieur avec test à la fluorescéine et fond d’œil. Les critères de non-inclusion comprenaient toutes les causes évidentes de larmoiement (obstruction ou sténose des voies lacrymale, ectropion du point lacrymal, ectropion ou hyper laxité palpébrale, trichiasis). Sur 50 patients, 4 d’entre eux (3 hommes / 1 femme) présentaient un larmoiement essentiel. Ils ont tous été traités par injection de 5 UI de toxine botulique (dans 0,1 cc de 5 UI) dans le lobe palpébral de la glande lacrymale, sous anesthésie topique. L’efficacité était évaluée par un score de larmoiement de Munk et un test de Schimer I, à 1 mois puis 3 mois après l’injection. Une seconde injection é était réalisée en cas de résultats jugés insuffisants.

Résultats

L’âge moyen de nos patients était de 57,7 ±6,4 ans. Trois patients ont reçu une seule injection, la patiente en a reçu deux. Avec un recul post-opératoire moyen de 4,15±2,57 mois, tous les patients notaient une amélioration franche de leur larmoiement, dont deux décrivaient une disparition complète de leurs symptômes. Le score de Schirmer I était réduit chez les quatre patients, passant en moyenne de 25 à 12,4 mm à 5min. Un cas de ptosis modéré et transitoire (5 semaines) a été observé chez un patient.

Discussion

L’innervation de la glande lacrymale est sous la dépendance de système nerveux autonome. La libération d’acétylcholine induit la sécrétion de larmes. La toxine botulique inhibe la libération de l’acétylcholine, et donc réduit cette sécrétion. Son utilisation est donc logique dans le cadre des larmoiements essentiels. Sous réserve que l’injection soit parfaitement dosée et localiser, la balance entre efficacité et risque de complications potentielles (ptosis, œil sec) semble très favorable

Conclusion

L’injection de la toxine botulique dans la glande lacrymale des patients présentant un larmoiement essentiel est une procédure simple et peu invasive. La principale complication est le ptosis, généralement incomplet et transitoire. Le risque de blocage complet du larmoiement réflexe, générant un syndrome de sècheresse oculaire, est faible. La surveillance post-opératoire et l’adaptation éventuelle de traitements topiques fait partie intégrante de la prise en charge de ces patients.  

Commentaires

Dr Anne-Laure … - 21/08/2022 - 21:07

Commentaire
Bonjour,
A t-on une idée de la raison de l'hypersécrétion lacrymale à partir d'un certain âge causant ce larmoiement essentiel? Pourquoi touche t-il une population plus âgée?
Je vous remercie