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Intérêt de l’imagerie multimodale dans le diagnostic et la prise en charge des membranes épi-rétiniennes

Comparer les différents examens d’imagerie pré-opératoire et la visibilité per-opératoire après coloration dans l’analyse morphologique des membranes épirétiniennes idiopathiques.

Etude rétrospective incluant les patients consécutifs opérés de membrane épirétinienne sur 9 mois, avec une imagerie pré-opératoire multimodale et une coloration per-opératoire. Les critères d’exclusion comprenaient les chirurgies combinées et les membranes secondaires (occlusion veineuse rétinienne, hémorragie intra-vitréenne, diabète, myopie forte, décollement de rétine). Les examens pré-opératoires étaient : une rétinophotographie couleur, un cliché 55° infra-rouge (IR) et un cliché en blue-reflectance (BR), un OCT avec cube maculaire et une analyse en face. En per-opératoire, une capture d’image a été réalisée après coloration par un mélange de trypan blue et brillant blue. Pour chaque patient, les 5 images obtenues ont été classées par deux spécialistes indépendants de A à E par ordre de pertinence dans la visualisation de la membrane et de ses limites (A pour l’examen le plus informatif et E pour l’examen le moins contributif). A été considéré comme le meilleur examen celui récoltant le plus de A+B.

Sur les 34 patients opérés de membrane avec une imagerie pré et per-opératoire complète, 13 ont été exclus pour chirurgie combinée ou membrane secondaire. L’analyse a donc porté sur 21 patients opérés de membrane idiopathique par vitrectomie simple. L’âge moyen était de 70,4 ans (± 9,2, 53-87) et 48% des patients étaient phaques. Les 3 examens les plus contributifs étaient par ordre décroissant : le cliché en BR (A+B=69%), suivi de l’OCT en face (A+B=66,7%) et du cliché per-opératoire après coloration (A+B=61,9%). La rétinophotographie (A+B=2%) et le cliché IR (A+B=0%) étaient les moins contributifs. Chez les patients phaques, l’examen qui permettait la meilleure analyse morphologique était le cliché en BR (A+B=85%) alors que chez les patients pseudophaques l’OCT en face (A+B=81,8%) était l’examen le plus contributif.

Le cliché en BR permet une bonne analyse pré-opératoire des membranes épirétiniennes, notamment chez les patients phaques. Chez les patients pseudophaques, l’analyse en OCT en face est la plus informative, étant donné les artefacts générés par l’implant sur le cliché BR. Ces deux examens sont de bons outils de visualisation pré-opératoire et pourraient être utilisés dans les futurs systèmes digitaux de visualisation per-opératoire.

Ces résultats confirment l’intérêt de l’imagerie multimodale dans l’analyse morphologique des membranes épirétiniennes, notamment la combinaison des clichés en BR et de l’OCT en face.