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Interêt de l'omalizumab dans le traitement de la kérato-conjonctivite vernale sévère

La kératoconjonctivite vernale (KCV) est une forme sévère d'allergie oculaire chronique pédiatrique pouvant aboutir à des séquelles notamment cornéennes parfois majeures. L'arsenal thérapeutique a été grandement amélioré depuis le recours facilité aux immmunosuppresseurs notamment la ciclosporine en collyre; cependant certaines formes sévère et cortico-résistantes posent problème.

L'Omalizumab est un anticorps monoclonal humanisé qui se fixe de manière sélective aux immunoglobulines E (IgE) humaines.Son efficacité dans le domaine de l'asthme allergique sévère et dans le traitement de l'urticaire chronique sévère spontané et résistant a été prouvée.

Nous rapportons une série de 2 garçons de 7 et 9 ans souffrant de KCV sévère et d'asthme atopique dont un présentant une plaque vernale ayant nécéssité une chirurgie de détersion. Tous deux présentaient une résistance aux traitement avec échec des traitement par anti dégranulants mastocytaires,anti-histaminiques , une cortico-dépendante et une résistance aux immunosuppresseurs locaux (ciclosporine, tacrolimus) et généraux.Ils ont tous deux bénéficié d'un traitement par administration sous-cutanée d'Omalizumab sur 6 mois consécutifs administré par un pédiatre en milieu hospitalier pneumo-pédiatrique. Le suivi ophtalmologique était mensuel avec surveillance de l'état cornéen,de l'évolution de la conjonctive tarsale supérieure et d'une évaluation des symptômes subjectifs de l'enfant (photophobie, larmoiement,prurit et rougeur oculaire, recours aux agents mouillants à la demande). Au décours du traitement , les deux enfants (4 yeux) ont présenté une diminution nette  des symptômes subjectifs oculaires ,une amélioration clinique ophtalmologique à l'examen et une diminution conséquente du nombre et de la sévérité de l'asthme.

Le traitement de la kératoconjonctivite vernale (KCV) topique ou général peut se réveler parfois insuffisant voire même inducteur d'effets secondaires non négligeable dans la population pédiatrique. Peu d'études démontrent l'effet de l'Omalizumab dans le traitement de ces formes sévères qui peuvent constituer une impasse thérapeutique.Cependant ,le recul vis à vis de ce traitement est faible et les effets observés restent purement suspensifs et régressent dès l’arrêt du traitement c'est à dire au 6ème mois. De plus son recours exceptionnel est purement hospitalier.

Le traitement par Omalizumab doit rester une alternative de dernier recours en cas de KCV sévère et résistante administré à titre exceptionnel hors autorisation de mise sur le marché (AMM) notamment en cas de pathologie asthmatique sévère associée.