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Intérêt des verres scléraux dans la kératopathie induite par Belantamab chez les patients atteints de myélome multiple : à propos d’un cas

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Orateurs :
Julia ROMANN
Auteurs :
Julia ROMANN
Gabrielle Gomart 1
Sylvie Perritaz
David Gacher
Arnaud Sauer
Claude Speeg-Schatz
Dr Tristan PROF. BOURCIER
laurent BALLONZOLI 1
Tags :
Résumé

But

Belantamab mafodotin est un anticorps monoclonal conjugué ayant démontré une efficacité significative chez les patients atteints de myélome multiple réfractaire. Ses effets indésirables ophtalmologiques sont une kératopathie, une baisse de l’acuité visuelle et une sensation de sécheresse oculaire. Les lentilles sclérales sont devenues une pierre angulaire du traitement du syndrome sec sévère et ont su prouver au cours des dernières décennies leur efficacité et leur bonne tolérance.

Observation

Nous décrivons le cas d’une patiente de 65 ans atteinte de myélome ayant bénéficié de 6 lignes thérapeutiques avant l’instauration du Belantamab. Après la 4ème dose, elle a développé une baisse de l’acuité visuelle, des douleurs oculaires et une photophobie.   

Cas clinique

Lors du premier examen, l’acuité visuelle était de 1/20ème à l’œil droit et 3/10ème à l’œil gauche. L’examen à la lampe à fente révélait de façon bilatérale une blépharite postérieure, une hyperhémie conjonctivale, un break-up time inexistant, une kératite ponctuée superficielle Oxford 4, ainsi que des dépôts épithéliaux diffus microkystiques confirmés par tomographie à cohérence optique et microscopie confocale in vivo. Le traitement par Belantamab a été suspendu. Nous avons réalisé une adaptation en verres scléraux en association avec la prescription de larmes artificielles et d’une corticothérapie locale à faible dose. Un mois plus tard, la patiente rapportait une vision considérablement améliorée (5/10ème aux deux yeux), ainsi qu’un soulagement de ses symptômes. L’examen révélait une franche diminution de la kératite ponctuée superficielle (Oxford 1) ainsi que du nombre de dépôts épithéliaux.

Discussion

La kératopathie à Belantamab survient chez 72% des patients traités et apparait dans 69% des cas après la quatrième dose. Il a été décrit que les patients ayant un antécédent d’œil sec sont plus susceptibles de développer cet effet secondaire que les autres. Nous pouvons envisager une physiopathologie commune entre dépôts épithéliaux et syndrome sec oculaire, qui expliquerait qu’un traitement intensif et précoce de ce dernier, par recours aux verres scléraux, ait pu permettre chez notre patiente de résoudre plus rapidement la kératopathie, comparativement aux données de la littérature. L’intérêt d’une prévention du risque de kératopathie à Belantamab par larmes artificielles a également été suggéré.

Conclusion

L’utilisation de verres scléraux a permis de soulager et guérir rapidement une patiente atteinte de myélome et ayant développé une kératopathie à Belantamab.