La kératite amibienne représente une cause rare d’infection cornéenne mais grave. Doit être évoquée surtout chez tout porteur de lentilles mais aussi en cas d’exposition à une eau souillée ou de la terre, ou traumatisme oculaire .elle pose un véritable problème diagnostique et thérapeutique.nos rapportons un cas atypique d une kératite amibienne chez un nourrisson dont la particularité est liée à l’âge très jeune.
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Kératite amibienne chez le nourrisson: à propos d’un cas atypique
Objectif
Description de cas
Il s’agit d’un nourrisson de deux mois, de sexe féminin, issu d’une grossesse non suivie menée à terme avec un accouchement par voie basse médicalisé sans complications. L’examen à la naissance avait objectivé une buphtalmie congénitale bilatérale. L examen ophtalmologique avait éliminé un glaucome congénital . La mère avait rapporté la notion d’un séjour en milieu rural avec une douche à l’eau de puits suivie de la survenue d’une rougeur de l’œil gauche avec des sécrétions sales, photophobie et larmoiement. Ces signes ont motivé la consultation des parents chez un ophtalmologiste où le diagnostic d’une kératite bactérienne a été posé. Un traitement topique à base de quinolone à la posologie de six fois par jour a été instauré. Devant le non amélioration, le nourrisson a été référé à l’hôpital universitaire pour une prise en charge adaptée. L’examen de l’œil gauche a objectivé une injection conjonctivale et un cercle périkératique, une infiltration cornéenne stromale circulaire dense et colorable à la fluorescéine. Une kératite bactérienne a été suspectée et des prélèvements conjonctivaux et cornéens ont été réalisés pour étude microbiologique, dont les résultats étaient négatifs et non contributifs. L’examen de l’œil droit en dehors de la buphtalmie était normal. La patiente a été hospitalisée et mise sous une antibiothérapie à large spectre à base de collyres fortifiés (ceftazidime + vancomycine) à raison d’une goutte horaire, associés à la ciprofloxacine collyre huit fois par jour. Le long de l’hospitalisation, l’évolution était fluctuante avec une aggravation de l’infiltrat stromal prenant l’aspect d’anneau immunitaire accompagné d’un vaste ulcère épithélial. Par conséquent, la kératite amibienne a été fortement suspectée. Des grattages cornéens ont été réalisés sous sédation suivis d’une étude parasitologique. L’examen microscopique direct a objectivé des Destrophozoïtes d’Acanthamoeba avec des pseudopodes. Un traitement topique associant l’hexamidine et le fluconazole collyre préparé par la pharmacie hospitalière a été démarré avec un rythme horaire.
Observation
L’évolution a été marquée par la régression des signes inflammatoires et infectieux. la prise en charge retardée et la coexistence de la buphtalmie avaient aggravé le pronostic visuel, avec une persistance d’opacité cornéenne et un appel néovasculaire.
Discussion
La kératite amibienne reste une affection cornéenne potentiellement grave, entraînant de lourdes séquelles visuelles vue le retard de diagnostic et les difficultés de prise en charge qui est le cas pour notre patiente. La kératite chez le jeune enfant, d’origine amibienne, bien que rare, ne doit pas être écartée, même sans antécédent d’utilisation de lentilles de contact. L’infection à Acanthamoeba serait très probablement la conséquence d’un grattage des yeux lors d’un épisode de kératite suivi d’une contamination par l’eau souillée.
Conclusion
La kératite amibienne devrait être suspectée même chez les non porteurs de lentilles de contact surtout en cas de traumatisme cornéen avec une exposition tellurique ou à l’eau contaminée. Et devant la résistance au traitement probabiliste