Name
Kératite à Chlamydia Trachomatis de l’adulte : nouvelle forme clinique, à propos d’un cas

Merci de vous identifier pour accéder à ce contenu.

Je me connecte  


Orateurs :
Dr Laurent MIFSUD
Auteurs :
Dr Laurent MIFSUD
Gabrielle Gomart 1
laurent BALLONZOLI 1
David Gacher
Claude Speeg-Schatz
Arnaud Sauer
Dr Tristan PROF. BOURCIER
Tags :
Résumé

But

L’infection à Chlamydia Trachomatis (CT) est la plus fréquente des infections sexuellement transmissibles dans les pays développés. Les sérovars D-K entrainent conjointement des infections oculaires et génitales. La conjonctivite à inclusions est l’expression clinique ophtalmologique la plus fréquente. Les atteintes cornéennes sont rares et se résument dans la majorité des cas à une kératite ponctuée superficielle. 

Observation

Nous rapportons le cas d’un patient adressé pour un ulcère cornéen central non infiltré associé à une endothélite sévère. Le grattage cornéen retrouve une infection à CT

Cas clinique

Un homme de 34 ans, porteur de lentilles de contact souples hydrophiles est adressé pour un ulcère cornéen central non infiltré associé à une endothélite sévère et résistant à quinze jours d’une biantibiothérapie topique probabiliste (ciprofloxacine, tobramycine)

L’acuité visuelle lors de la prise en charge était de 1/10. L’anamnèse retrouvait un rapport sexuel non protégé avec projection de sperme dans l’œil atteint 7 jours avant l’apparition des symptômes oculaires. Le patient rapportait des lésions du pénis. Un grattage cornéen ainsi que des prélèvements génitaux et un examen cytobactériologique des urines ont été effectués. La TMA (transcription mediated amplification) a permis d'identifier un CT sérovar E sur le grattage cornéen. Les prélèvements virologiques, amibiens, mycologiques sont revenus négatifs tout comme l’analyse des lentilles de contact. Nous n’avons pas retrouvé de coinfection bactérienne. Un traitement par doxycycline per os suivi d'un traitement par corticothérapie topique a permis une guérison anatomique et fonctionnelle sans séquelle en moins de 15 jours

Discussion

CT est un germe généralement responsable chez l’adulte de conjonctivites mais très rarement de kératites (moins de 1% de l’ensemble des kératites). Les atteintes cornéennes comprennent habituellement des kératites ponctuées superficielles ou des opacités sous-épithéliales semblables aux kératites nummulaires à adénovirus. Des cas de micropannus dans le tiers supérieur et des abcès périphériques ont également été décrits. A notre connaissance, l'endothélite à CT n'a jamais été décrite.  Les mécanismes physiopathogéniques sont discutés

Conclusion

La kératite à CT peut mimer une kératite herpétique, amibienne ou bactérienne à germe plus communs, ce qui souligne l'importance d'une histoire clinique détaillée pour éviter les errances diagnostiques. Nous décrivons une nouvelle forme clinique de kératite à CT