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La Chorioretinite aigue en plaque, une atteinte syphilitique rare : à propos de 2 cas

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Auteurs :
Mr Nazim BOUTELLIS
Pierre Bonicel
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Résumé

Objectif

La syphilis est une maladie connue pour être une grande simulatrice. Description multimodale d’une atteinte syphilitique rare et spécifique, la choriorétinite aigue en plaque.

Description de cas

Nous rapportons les cas de deux hommes, 48 ans, aux conduites sexuelles à risque, ayant consulté pour baisse de l’acuité visuelle rapidement progressive en quelques jours, indolore, unilatérale gauche. Le premier patient (P1) n’a pas d’ antécédents. Le deuxième patient (P2) est suivi pour une infection au VIH.

Observation

 L’acuité visuelle était de 1/20 à gauche et 10/10 à droite pour P1, compte les doigts à 50cm à gauche et 10/10 à droite pour P2.Le tonus oculaire et l’examen au biomicroscope étaient normaux aux deux yeux, chez les deux patients. L’examen du fond d’œil montrait à l’œil gauche une plage de dépigmentation maculaire étendue avec un aspect jaunâtre chez les deux patients. Les papilles étaient d’allures saines et les vitrés clairs. À droite, le fond d’œil était normal chez les deux patients. Le bilan biologique retrouvait chez les deux patients une sérologie syphilitique active positive. Les clichés en auto-fluorescence montraient une lésion centrale maculaire unique hyperautofluorescente. Les coupes OCT-SD montraient un épaississement irrégulier de l’épithelium pigmentaire et des lésions de la couche ellipsoïde. L’angiographie à la fluorescéine retrouvait une hyper-fluorescence. La séquence au vert d’indocyanine montrait une hypo-cyanescence tardive.La ponction lombaire retrouvait une neurosyphilis chez les deux patients. Un traitement parentéral par ceftriaxone pendant 15 jours a été administré pour P1 et un traitement par penicilline G pendant 3 semaines pour P2. L’examen de contrôle deux semaines après la fin du traitement pour P1 et deux jours après la fin du traitement pour P2 montrait une acuité visuelle à 10/10 parinaud 2 à l’œil gauche des deux patients, une amélioration de l’aspect jaunâtre au fond d’œil et de l’hyperréflectivité de l’épithelium pigmentaire sur les coupes de l’OCT-SD ainsi qu’une diminution de l’hyperautofluorescence, de l’hyperfluorescence et de l’hypocyaescence.

Discussion

Devant les atteintes oculaires variées de la syphilis, la Choriorétinite aigue En Plaque représente une atteinte spécifique. L’approche multimodale du pole postérieur peut aider le praticien dans son approche diagnostique, même en l’absence de symptômes systémiques syphilitiques.

Conclusion

bien que la syphilis soit en résurgence ces dernières années, la Choriorétinite Aigue En Plaque demeure une rare atteinte syphilitique mais spécifique que l’ophtalmologiste doit savoir évoquer.