Name
La coloration conjonctivale biomarqueur de l’auto-immunité dans le syndrome de Sjögren

Merci de vous identifier pour accéder à ce contenu.

Je me connecte  


Orateurs :
Dr Elodie DA CUNHA PEREIRA
Auteurs :
Dr Elodie DA CUNHA PEREIRA
Dr Laura EID
Dr Jeremie BENICHOU
Dr Mohamed MGARRECH 1
Dr Emmanuel BARREAU
marc labetoulle 1
Dr Antoine ROUSSEAU
Tags :
Résumé

Introduction

La kératoconjonctivite sèche (KCS) concerne 85% des patients atteints du syndrome de Sjögren primitif (SSp) et en constitue l’un des critères diagnostiques. Cette maladie auto-immune caractérisée notamment par la présence d’auto-anticorps spécifiques, se caractérise par une infiltration lymphocytaire des glandes exocrines et d’autres atteintes d’organes. L’objectif principal de cette étude était d’évaluer la présence de marqueurs ophtalmologiques associés aux marqueurs sériques du SSp.

Patients et Methodes

Dans cette étude de cohorte rétrospective, réalisée au sein du centre de référence français du SSp, nous avons inclus des patients ave un diagnostic établi de SSp selon les critères ACR/EULAR 2016. Le bilan systémique comprenait notamment la recherche d’anticorps anti-nucléaire (AAN), anti-SSA/Ro, anti-SSB/La et du facteur rhumatoïde (FR). L’évaluation de l’atteinte oculaire incluait le test de Schirmer, le break-up time, et l’ocular staining score (OSS) cornéen, conjonctival et total. 

Résultats

Nous avons inclus 253 patients (245 femmes et 8 hommes), âgés de 56.6±13.0 ans. Chez les patients présentant des anticorps anti-SSA/Ro, anti-SSB/La ou l’association FR-AAN, la présence d’un marquage cornéo-conjonctival évalué par l’OSS était significativement plus élevé que chez les patients présentant des marqueurs sériques négatifs (p<0,05 pour les 3, respectivement). La probabilité d’avoir des anticorps anti-SSA/Ro et anti-SSB/La positifs était significativement associée au score OSS conjonctival (par unité de coloration) avec un odds ratio à 1,25 (p=0,01) et 1,31 (p=0,002) respectivement. De même l’odds ratio associé à un FR-AAN positif pour chaque unité supplémentaire de l’OSS conjonctival était de 1,30 (p=0,006).

Discussion

Les antigènes cibles de l’auto-immunité dans le SSp sont responsables de l’inflammation de la surface oculaire dans cette pathologie. Il semble donc logique que la conjonctive interpalpébrale, où se combinent la présence permanente d’effecteurs immunitaires et une exposition maximale, soit préférentiellement atteinte chez les patients porteurs d’auto-anticorps

Conclusion

L’association du marquage conjonctival aux marqueurs sériques permettent de considérer l’atteinte conjonctivale comme un biomarqueur de l’auto-immunité dans le SSp. Ces résultats confirment qu’une l’atteinte conjonctivale importante ou prédominante doit faire évoquer une cause auto-immune chez les patients consultant pour une sècheresse oculaire.