Name
La prise en charge de l’orbitopathie dysthyroidienne : Expérience du service d’ophtalmologie du CHU Med VI de Marrakech

Merci de vous identifier pour accéder à ce contenu.

Je me connecte  


Auteurs :
Souhaib Aboutoufayl
mohamed yacine el bakkouri
ibtissam hajji
Dr Abdeljalil MOUTAOUAKIL
Tags :
Résumé

Introduction

L’orbitopathie dysthyroidienne (OD) est une atteinte auto immune pouvant menacer le pronostic visuel du patient en particulier chez les tabagiques, plusieurs formes peuvent être observées allant d’une simple exophtalmie isolée à une perte fonctionnelle voire anatomique du globe oculaire. Le but de notre travail est d’étudier le profil épidémiologique, clinique, thérapeutique est évolutif de l’orbitopahie dysthyroidienne dans notre contexte.

Patients et Methodes

 

Il s’agit d’une étude rétro et prospective réalisée entre 2014 et 2017 au service d’ophtalmologie du CHU Marrakech colligeant 60 patients porteurs d’une orbitopathie dysthyroidienne avec ou sans signes d’activité et /ou de gravité.

Résultats

L’âge moyen de nos patients était de 47 ans (40 à 65 ans) avec prédominance féminine (67,5%). Le tabagisme était présent dans 30 % des cas. 80 % des cas d’OD sont associes  à une hyperthyroïdie. Le tableau clinique était dominé par la rétraction palpébrale retrouvée dans 90 % des cas suivie de l’exophtalmie dans 65 % des cas et la diplopie dans 30 % des cas. L’OD était compliquée dans 30 % des cas, modérée à sévère dans 36% des cas. La prise en charge de nos patients était multidisciplinaire incluant un équilibre de la fonction thyroïdienne avec une surveillance rigoureuse de la T4 et la TSH, un traitement par voie générale à base de bolus de méthylprednisolone chez 30% de nos patients avec relais par voie orale, un traitement local à base d’agents mouillants chez tous nos patients et  une antibioprophylaxie locale dans 40% des cas. Une tarsorraphie a été réalisé chez 4 patients, une décompression chirurgicale pour une orbitopathie maligne chez 2 patients et une énucléation suite à une perte anatomique et fonctionnelle du globe chez un seul patient. L’évolution à 18 mois était marquée par une stabilisation avec rémission dans 70 % des cas.

Discussion

La prise en charge de l’orbitopathie basedow est pluridisciplinaire et dépend de l’activité et la gravité de l’atteinte oculaire. Le premier élément de la prise en charge est l’arrêt d’un éventuel tabagisme, assurer un équilibre de la fonction thyroïdienne, les agents émollients pour les kératites d’exposition, la corticothérapie constitue le traitement de base permettant de réduire la durée de la phase inflammatoire, soulager la douleur, préserver la fonction visuelle, prévenir les complications ophtalmologiques et améliorer la qualité de vie du patient. La décompression  chirurgicale d’une éventuelle neuropathie compressive ou à but esthétique reste l’ultimatum de la prise en charge.

Conclusion

L’orbitopathie dysthyroidienne est une pathologie complexe menaçant la fonction visuelle dont la prise en charge diagnostique et thérapeutique est souvent difficile, nécessitant  une coopération multidisciplinaire.