La polyarthrite rhumatoide est le plus fréquent des rhumatismes inflammatoires chroniques, pathologie auto-immune systemique non spécifique. Caractérisée par une atteinte articulaire évoluant par poussées vers leur déformation et destruction et des atteintes extra-articulaires.
Environ 25% des patients présenteront des manifestations oculaires telles qu'un syndrome sec oculaire, épisclérite, sclérite, une kératite et moins fréquemment une uvéite, une vascularite rétinienne, une myosite ou des manifestations oculaires secondaires aux thérapeutiques utilisées pour la PR.
L’objectif de notre travail prospectif est d'estimer et évaluer la fréquence de ces atteintes au cours de la PR.
Etude prospective à propos de Cent douze (112) patients présentant une Polyarthrite Rhumatoide répondant aux criteres de l’ACR ont été rescencés dans le service de rhumatologie de Tizi ouzou (Algérie) sur une période de 18 mois . ils ont bénéficié d'un examen ophtalmologique détaillé,comportant un interrogatoire minutieux a savoir les antécédents ophtalmologiques et généraux, une mesure de l'acuité visuelle, un examen de la surface et des annexes, examen du segment antérieur, du FO, une mesure du TO, un break-up time et un test de Shirmer.
La majorité de nos patients sont des femmes (F/H=5,8). L’âge moyen est de 48ans (22- 61ans). La durée d'évolution moyenne de la maladie était de 12 ans (5-22). la PR était séropositive dans 67% des cas et active dans 70% des cas.Signes extra-articulaires retrouvés dans 41,5%, syndrome de gougerot sjogren connu (5%), La corticothérapie était non épargnée chez 80% des patients. 91% des patients sont sous Methotrexate et 40% sous Biothérapie (Enbrel , humira , remicade , mabthéra ).
La fréquence de l'atteinte oculaire est de 40 % (45 cas). L’examen ophtalmologique a conclu à la présence d'un syndrome sec de sévérité variable chez 35%, La cataracte a été notée chez 15% des patients une épisclérite diffuse dans 2%, un cas d'épisclérite nodulaire, un cas de sclérite antérieure, une atteinte cornéenne dans 4 % compliquée d'une perforation dans un cas, séquelles d'uvéite antérieure notées dans 2 cas. Aucun cas d'uveite postérieure ou de vascularite rérinienne noté.
L’étude de corrélation révèle que la sécheresse oculaire est associée à un âge avancé (p=0,005), à la séropositivité (p=0,01), à la durée (p= 0,004) et à la gravité de la PR (p=0,005).
Parmi ces 45 cas l'incidence la plus élevée de ces atteintes oculaires a été observé vers la 5 éme décennie, le syndrome sec est la manifestation oculaire la plus courante avec une prévalence de 35% suivi par la cataracte 15% qui peut être soit liée à l'âge avancé des patients ou encore aux corticoïdes.
L'atteinte inflammatoire oculaire reste relativement rare , alors que les complications cornéennes sont secondaires le plus souvent à la sécheresse oculaire.
Vue la fréquence des manifestations ophtalmologiques au cours de la Polyarthrite Rhumatoïde, un examen et un suivi ophtalmologique doivent être systématique.
