La cécité cérébrale ou corticale est une perte de sensation visuelle liée à des lésions atteignant les voies optiques en arrière du corps genouillé latéral et plus particulièrement les aires visuelles primaires (ou cortex strié) situées dans les lobes occipitaux. Initialement dénommée « cécité corticale » du fait de l’atteinte du cortex visuel primaire, ce trouble a également été qualifié de « cécité occipitale » en raison de sa localisation, ainsi que de « cécité cérébrale ou centrale » en raison de la non limitation lésionnelle à l’écorce occipitale.
Le but de notre étude est de décrire les différentes particularités épidémiologiques des patients présentant les cécités corticales ainsi que d’énumérer les différentes étiologies responsables.
Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive, colligé au service d’ophtalmologie et de étalé sur 6 ans de 1 janvier 2011 au 1 janvier 2017. Nous avons inclus tous les patients hospitalisés pour cécité d’origine corticale dont les dossiers exploitables. Les patients ont bénéficié d’un examen ophtalmologique et neurologique complet ainsi qu’une imagerie tomodensitométrie ou imagerie par résonnance magnétique cérébrale.
Notre étude a inclus 09 cas, dont l’âge moyen est de 33,01 avec des extrêmes allant de 18 à 77 ans avec un sexe ratio est de 0,75 H/F. Tous nos patients ont présenté une cécité bilatérale. Le mode d’installation aigue a été noté chez 78% de nos patients (7 cas), le caractère transitoire a été noté chez un seul patient. L’examen ophtalmologique a mis en évidence une absence de perception lumineuse chez 44,44 % (4 cas), le reste de l’examen ophtalmologique était sans particularité chez tous nos patients.
L’altération de la conscience a été décelée chez 33,5%(3 cas).Tous nos patients ont bénéficié d’un Tomodensimètrie cérébrale alors que l’imagerie par résonnance magnétique cérébrale n’a été réalisé que chez 5 cas.
Les étiologies retenu dans notre sérié sont énuméré comme suit, l’accident vasculaire cérébrale était présent dans 44,44 % de nos patients (4cas), l’accident ischémique transitoire vertebro-basilaire chez 11,11% ( 1 cas), une encéphalopathie postérieure réversible chez 33,33% ( 3 cas de nos patients) ;dont une encéphalopathie était noté dans le cadre d’une éclampsie du post-partum, la pathologie traumatique chez 11,11% (1 cas).
La cécité corticale se définit essentiellement en fonction de sa spécificité par rapport aux autres atteintes ophtalmologiques, neurologiques ou psychiatriques.
On insiste ainsi souvent : Sur l’intégrité des globes oculaires et la conservation des réflexes photomoteurs (par opposition à la cécité périphérique) ; Sur l’intégrité du fond d’œil (par opposition aux atteintes du nerf optique) ; Sur l’abolition du clignement à la menace (par opposition aux cécités dites psychogènes). Par ailleurs, l’association à d’autres signes neurologiques est très orientant vers cette déficience visuelle corticale.
La pathologie vasculaire supplante les différentes causes de cécité dans notre série, ca reste des urgences menaçant le pronostic vital en premier lieu, et le pronostic visuel en second.