La cellulite orbitaire constitue une urgence diagnostique et thérapeutique, susceptible de mettre en jeu le pronostic visuel et même vital. La particularité de l’enfant est la plus grande vulnérabilité aux complications pouvant être d’évolution grave. Les objectifs de notre étude étaient de décrire les aspects épidémiologiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutifs de la cellulite orbitaire chez l’enfant.
Name
Les cellulites orbitaires de l'enfant au service d'ophtalmologie de l'hopital Aristide le Dantec Dakar
Introduction
Patients et Methodes
Nous avons mené une étude rétrospective, sur une période de 10 ans, au service d’ophtalmologie de l’hôpital Aristide Le Dantec (Dakar, Sénégal). Nous avions inclus tous les dossiers complets de patients âgés de 0 à 15 ans, hospitalisés pour cellulite orbitaire. Le recueil des données a été fait à l’aide d’une fiche d’exploitation.
Résultats
Cinquante et un malades ont été colligés soit une fréquence de 5,6%. L’âge moyen était 9 ans, et la tranche d’âge la plus representative était de 11-15 ans. Le sex-ratio était de 1,55. On notait un délai moyen de consultation de 9,23 jours. Le principal motif de consultation était la tuméfaction palpébrale. Près de la moitié des malades présentaient des antécédents ORL ou dentaire. On notait à l’examen une exophtalmie d’allure inflammatoire dans 39,2% des cas. Soixante-dix-huit pourcent des malades présentaient un syndrome inflammatoire biologique non spécifique. La TDM orbito-cérébrale avait permis, en plus du diagnostic, d’objectiver des complications intracérébrales (6%) à type d’empyème, d’abcès ou d’engagement cérébral. On notait 60% de cellulites rétroseptales. La porte d’entrée ORL était la plus fréquente (29%). Tous les patients ont bénéficié d’une triple antibiothérapie parentérale, probabiliste et à large spectre. L’évolution était favorable dans 90% des cas.
Discussion
La cellulite orbitaire de l’enfant constitue une urgence ophtalmologique grave. Elle nécessite un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée afin d’améliorer le pronostic. Le traitement médical est toujours de mise. Elle permet une résolution rapide de l’inflammation et une évolution sans séquelles.
Conclusion
La cellulite orbitaire de l’enfant est une affection rare mais potentiellement grave. Sa prise en charge diagnostique nécessite une étroite collaboration inter disciplinaire (ophtalmologie, ORL, neurochirurgie, radiologie). Du fait des possibles complications redoutables, une surveillance accrue clinico-biologique est indispensable.