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Les névrites optiques démyélinisantes: à propos de 17 cas

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Orateurs :
Annick Rolande KOUGOU NTOUTOUME
Auteurs :
Annick Rolande KOUGOU NTOUTOUME
Dr Synthia MEKYNA
Sadiaa Aidi
Abdellah Amazouzi 1
Dr Ouafa CHERKAOUI
Tags :
Résumé

Introduction

L’atteinte démyélinisante est une cause courante d'inflammation aiguë du nerf optique. Le but de notre travail est de déterminer le profil épidémiologique, clinique, paraclinique, thérapeutique et évolutif des névrites optiques démyélinisantes dans notre service d’une part, et d’autre part de faire une mise au point de leur actualité diagnostique et thérapeutique.

Patients et Methodes

Nous avons procédé à une étude rétrospective des patients suivis dans les services Ophtalmologie A et Neurologie A de l’hôpital des spécialités de Rabat, de janvier 2016 à juillet 2020 pour un tableau de névrite optique liée à une affection démyélinisante.

Résultats

Nous avons recruté 17 patients, dont 11 femmes et 6 hommes, avec un sex ratio F/H à 1,83. L’âge moyen de survenue des premiers symptômes est de 31,12 ans (±11,07). Les étiologies retrouvées étaient le Syndrome cliniquement isolé (SCI) dans 29% des cas, la sclérose en plaque (SEP) dans 53% des cas, et à une neuromyélite optique (NMO) dans 18% des cas.

Au cours des névrites optiques typiques, l’AV était ≤ 1/10 dans 69% des cas, la BAV était unilatérale dans 85,75%, d’installation rapidement progressive dans tous les cas, douloureuse à la mobilisation oculaire et associée à une dyschromatopsie. On notait une récupération de la fonction visuelle sous traitement dans 75% des cas.

Au cours de la NMO, l’AV était ≤1/10 dans tous les cas. L’atteinte était bilatérale dans 67,67% des cas et d’installation rapidement progressive. Une NORB était retrouvée dans 100% des cas. La BAV s’accompagnait d’un déficit neurologique dans 100% des cas. La fréquence des récidives était de 3,5 par an. Une myélite transverse étendue et la présence d’anticorps anti AQP4 étaient retrouvées dans tous les cas. La BAV restait ≤1/10 dans 60% des cas à 1 mois de traitement.

Discussion

Les aspects épidémiologiques, cliniques et évolutifs au cours des névrites optiques démyélinisantes permettent de différencier les formes typiques des formes atypiques.

La névrite optique typique est un syndrome cliniquement isolé (SCI). Les examens complémentaires tels que l’IRM cérébrale permettent d’évaluer le risque de conversion du SCI vers une SEP. L’étude en OCT des fibres nerveuses rétiniennes péripapillaires, de la couche de cellules ganglionnaires associée à la segmentation de la couche plexiforme interne permet de suivre la perte axonale précoce et de prédire la récupération visuelle.

Devant toute névrite optique, un bilan minimal doit être réalisé. Les critères diagnostiques révisés facilitent le diagnostic de la SEP et de la NMO.

L’arsenal thérapeutique actuellement disponible améliore le pronostic de ces affections handicapantes.

Conclusion

L’atteinte démyélinisante est la cause la plus courante d'inflammation aiguë du nerf optique. Elle affecte surtout les femmes jeunes. Dans notre contexte, la SEP est l’étiologie la plus fréquente et la NMO est la forme atypique essentiellement retrouvée.  La prise en charge rapide et pluridisciplinaire améliore le pronostic.