Les panuvéites sévères constituent une cause majeure de déficience visuelle chez les patients jeunes. Le but de ce travail est de décrire les caractéristiques épidémiologiques et cliniques des panuvéites sévères hospitalisées à travers l’expérience de notre service.
Name
Les panuvéites sévères : caractéristiques épidémiologiques et cliniques (A Propos de 23 cas)
Introduction
Patients et Methodes
Nous rapportons une étude rétrospective portant sur 23 dossiers de patients hospitalisés pour une panuvéite sévère au service d’ophtalmologie adulte de l’hôpital 20 Aout de Casablanca entre Janvier 2010 et décembre. Les critères d’inclusion étaient : une panuvéite d’emblée grave avec une acuité visuelle < à 5/10, la présence d’une hypertonie oculaire, une panuvéite chez tout monophtalme ainsi que la bonne évolution sous traitement soit disparition des signes inflammatoires, amélioration de l’acuité visuelle et normalisation du tonus oculaire.
Résultats
Sur 72 patients hospitalisés au service pour une panuvéite, 23 cas étaient sévères (32%).
L’âge moyen était de 38,39. Le sex-ratio H/F était de 0.53. L’acuité visuelle initiale était inférieure à 1/10 dans 14 cas (60,86%). La panuvéite était bilatérale dans 19 cas (82,6 %), granulomateuse dans 12 cas (12,2%) et hypertensive dans 3 cas (13%). Elle était idiopathique dans 9 cas (39,1%), secondaire à la maladie de Vogt-Koyanagi-Harrada dans 4 cas(17,4%), à la sarcoïdose dans 4 cas (17,4%), à la maladie de Behçet dans 3 cas (17,4%) à la toxoplasmose dans 2 cas(8,7%) et à la tuberculose dans 1 cas (4,3%). L’évolution était favorable dans 14 cas (65,21%) corticothérapie systémique à fortes doses, seule ou associées à un traitement immunosuppresseur et un traitement étiologique.
Discussion
Les panuvéites sévères touchent essentiellement le sujet jeune. Dans notre étude, l’âge moyen était de 36 ans et la tranche d’âge la plus touchée était de 20 à 40 ans soit 73,9% ce qui concorde avec la littérature. Le sex ratio varie entre 1.2et 0.7 dans notre étude il est de 0.53. La maladie de Behçet, la sarcoïdose, la maladie de Vogt-Koyanagi-Harrada, la toxoplasmose et la tuberculose sont les principales étiologies des panuveites retrouvées dans le bassin méditerranéen, ce qui concorde avec les étiologies de notre série. Cependant plus de 50% des panuvéites demeurent idiopathiques. La corticothérapie systémique reste le traitement de première intention en dehors des étiologies infectieuses. L’usage des immunosuppresseurs paraît indispensable dans ce type d’uvéites où le recours à plus d’une molécule n’est pas rare.
Conclusion
Les panuvéites sévères constituent une cause majeure de déficience visuelle. La maladie de Behçet, la sarcoïdose et la maladie de Vogt-Koyanagi-Harrada sont les principales étiologies de ces panuvéites d’où l’importance d’une collaboration étroite entre ophtalmologues et internistes.