Name
Les victimes ophtalmologiques de la « grande simulatrice » : revue de 3 patients atteints de syphilis et imagerie anatomo-fonctionnelle

Merci de vous identifier pour accéder à ce contenu.

Je me connecte  


Auteurs :
karen zaarour
Sabine Derrien
Coline Benacchio
Cherif TITAH
Vivien Vasseur
Martine Mauget-Faysse
Tags :
Résumé

Introduction

La syphilis est une maladie frustre qui présente des manifestations très variées d’un patient à l’autre. L’incidence augmente depuis 2010 dans les pays industrialisés. Le challenge est à la fois diagnostique et thérapeutique pour cette pathologie potentiellement cécitante si non dépistée.

Patients et Methodes

Nous présentons le cas de 3 patients dont les signes d’appels ophtalmologiques ont révélé une syphilis. Le diagnostic a pu être posé en collaboration avec les internistes et les radiologues sur les arguments cliniques et para-cliniques : fond d’œil, OCT-angiographie, examens électrophysiologiques, bilan sanguin et imagerie cérébrale.

Résultats

Nous décrivons en les illustrant le cas de 3 patients : 

Un homme de 61 ans se présente pour une baisse visuelle bilatérale progressive en 6 mois en lien avec un oedème papillaire atypique et une maculopathie et dont la récupération est incomplète.

Un homme de 66 ans consulte pour une neuropathie optique atrophique bilatérale dont l’évolution remonte à plusieurs mois. Le traitement n’a pas permis d’amélioration visuelle.

Un diagnostic initial de neuropathie optique antérieure a été posé chez un patient de 50 ans. La bilatéralisation et la maculopathie ont permis de redresser le diagnostic et d’améliorer son acuité visuelle.

Discussion

La neurosyphilis peut survenir aux stades 2 et 3 de la maladie, les symptômes étant très hétérogènes. L’urgence du diagnostic et de la prise en charge thérapeutique est déterminante pour l’évolution de la maladie et la récupération visuelle. Les outils ophtalmologiques tels que l’OCT angiographie, la micropérimétrie et l’examen électrophysiologique sont des outils intéressants dans le diagnostic et le suivi du traitement car ils permettent un bilan précis des lésions et de leur évolution anatomo-fonctionnelle ; c’est également un support pour une rééducation visuelle ultérieure. Le diagnostic repose sur le dosage du TPHA-VDRL. L’imagerie cérébrale permet d’analyser les voies visuelles et d’écarter certains diagnostics différentiels. Le traitement antibiotique est standardisé.

 

Conclusion

Devant tout tableau de manifestations ophtalmologiques atypiques ou en l’absence d’évolution clinique favorable, il faut savoir évoquer une étiologie syphilitique. Un diagnostic précoce et un traitement rapide permettront d’éviter des séquelles visuelles sévères.