L’exophtalmie inflammatoire est la protrusion du globe oculaire en avant de l’orbite osseuse associée à des signes inflammatoires péri-orbitaires. Les étiologies sont dominées chez l’enfant par les pathologies infectieuses et tumorales. Le but de ce travail est d’étudier le profil épidémiologique, clinique, thérapeutique et évolutif des exophtalmies inflammatoires chez l’enfant dans notre contexte.
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L’exophtalmie inflammatoire de l’enfant : à propos de 60 cas
Introduction
Patients et Methodes
Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée entre 2013 et 2016 au service d’ophtalmologie de CHU Marrakech colligeant 60 enfants qui ont présenté une exophtalmie inflammatoire non traumatique. Tous les enfants ont bénéficié d’un examen ophtalmologique et général complet avec imagerie oculo-cérébrale.
Résultats
L’âge de nos patients variait de 3 mois à 14 ans avec une moyenne de 3 ans, une prédominance masculine a été notée (67,5%). L’exophtalmie inflammatoire était unilatérale dans 95% cas, non axile dans 40 % des cas. Les signes inflammatoires accompagnant l’exophtalmie étaient : le chémosis dans 60% des cas, l’infiltration périorbitaire dans 30% des cas et l’œdème palpébral qui était toujours présent. La paralysie oculomotrice a été notée dans 40% des cas. L’examen au FO a révélé : 10 cas d’œdème papillaire de stase, 2 cas d’atrophie papillaire et 2 cas de processus tumoraux intra-vitréens. Nous avons recensés 46 cas de cellulites orbitaires, 7 cas de rhabdomyosarcomes, 3 cas de rétinoblastomes à extension intra-orbitaire et 3 cas d’orbitopathies inflammatoires non spécifiques et un enfant présentait une métastase orbitaire d’un sarcome d’Ewing. Le traitement des cellulites était strictement médical dans (95%) des cas et associé à un drainage chirurgical dans 2 cas d’abcès orbitaires, le traitement des rhabdomyosarcomes était oncologique reposant sur une chimiothérapie, le traitement des rétinoblastomes a consisté en la chirurgie suivie d’une chimiothérapie. Les 2 d’orbitopathies inflammatoires non spécifiques ont été mis sous corticothérapie par voie générale. L’enfant qui a présenté le sarcome d’Ewing a bénéficié d’une chimiothérapie néo-adjuvante suivie d’une chirurgie de réduction et d’une radiothérapie. L’évolution à 24 mois était bonne dans (95 %) des cas.
Discussion
L’exophtalmie inflammatoire non traumatique de l’enfant est un motif de consultation fréquent, c'est une urgence diagnostique et thérapeutique dominées par les pathologies infectieuses, tumorales ainsi que les inflammations orbitaires non spécifiques. Les cellulites orbitaires représentent la pathologie la plus fréquente, l’urgence immédiate est représenté par le rhabdomyosarcome, le rétinoblastome ainsi que les cellulites orbitaires qui mettent en jeu le pronostic vital et nécessitent une prise en charge rapide. Les inflammations orbitaires non spécifiques représentent une urgence différée qui mettent en jeu le pronostic fonctionnel. Le diagnostic de l’exophtalmie inflammatoire non traumatique de l’enfant repose sur une bonne orientation clinique, un bilan d’imagerie et un bilan d’extension locorégional et général. Le traitement est totalement dépendant de l’étiologie, les objectifs étant d’ordre vital, fonctionnel et esthétique.
Conclusion
L’exophtalmie inflammatoire infantile est une urgence qui nécessite un bilan diagnostique et étiologique complet pour la mise en œuvre immédiate du traitement adéquat seul garant d’une bonne évolution.