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L’intérêt des lentilles de contact dans les ésotropies accomodatives

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Orateurs :
Dr Chloé COPPENS
Auteurs :
Dr Chloé COPPENS
Sarah Dubus
Soumaya El Amali
Véronique Promelle 1
Dr Benjamin JANY
Dr William BOUCENNA
Tags :
Résumé

Introduction

L’ésotropie accommodative est une cause fréquente de strabisme. La méthode de traitement habituellement utilisée est le port d’une correction optique par lunettes. Le but de cette étude était de déterminer si les lentilles de contact souples sont efficaces pour le traitement des ésotropies accomodatives.

Patients et Methodes

Tous les patients hypermétropes présentant une ésotropie et ayant consulté dans notre centre entre novembre 2012 et mars 2016, soit 22 patients, ont été inclus rétrospectivement. Chacun des patients a bénéficié d’un bilan orthoptique et ophtalmologique. Les paramètres étudiés ont été le sexe et l’âge, l’angle prismatique de l’ésotropie, la réfraction objective, l’acuité visuelle corrigée et le ressenti personnel des patients.

Résultats

Quatorze femmes (63,6%) et 8 hommes (36,4%) ont été inclus avec un âge moyen de 15 ans (7 - 34 ans). Parmi les 22 patients étudiés, 14 patients (63,6%) présentaient un angle d’ésotropie de 10 dioptries avec lunettes. Après adaptation en lentilles, seulement 8 (36,4%) de ces 14 patients ont gardé une ésotropie à 10 dioptries, 4 patients (18,2%) sont devenus orthophoriques et 2 patients (9,1%) ont présenté une exotropie minime. L’adaptation en lentilles a ainsi permis une baisse de l’ésotropie chez 6 patients (27,3%). La réfraction objective était plus élevée sous lentilles que sous lunettes dans 95% des cas avec une réfraction augmentée entre 0,5 et 1 dioptrie chez 8 patients (36,4%). Concernant l’acuité visuelle corrigée, après passage sous lentilles, une amélioration de 1 à 2 lignes sur l’échelle de Snellen a été notée chez 14 patients (63,6%) et une amélioration de 3 lignes sur l’échelle de Snellen a pu être observée chez 3 patients (13,6%) ; 5 patients (22,7%) présentaient une acuité visuelle identique sous lunettes et lentilles.

Concernant la satisfaction personnelle, l’ensemble des patients a déclaré préférer l’usage des lentilles aux lunettes.

Discussion

Une réduction de l’angle de déviation après adaptation en lentilles est possible chez les patients hypermétropes qui présentent une ésotropie accommodative car la demande accomodative est moins importante en lentilles comparée aux lunettes. De plus, l’usage de lentilles dans la correction de l’hypermétropie passe souvent par une surcorrection réduisant la demande accomodative. Par ailleurs, l’amélioration de l’acuité visuelle sous lentille peut être due à une relaxation du tonus accomodatif qui pourrait expliquer la diminution de l’ésotropie.

Conclusion

Les lentilles de contact pourraient constituer une alternative intéressante aux lunettes dans les ésotropies accomodatives en permettant une réduction plus importante de l’angle du strabisme. De par leur demande accomodative plus faible, elle pourrait constituer une véritable option thérapeutique, notamment chez les patients au strabisme accomodatif à rapport AC/A élevé.