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Luxation bilatérale du cristallin : et si c’était une pseudo-exfoliation capsulaire ?

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Orateurs :
Dr Arnaud WAEGELL
Auteurs :
Dr Arnaud WAEGELL
Gabrielle Gomart 1
laurent BALLONZOLI 1
David Gacher
Arnaud Sauer
Claude Speeg-Schatz
Dr Tristan PROF. BOURCIER
Tags :
Résumé

But

Le syndrome pseudo-exfoliatif est une pathologie relativement fréquente qui concerne 5,5% des patients au-delà de 70 ans. L’absence de visualisation initiale de matériel exfoliatif rend le diagnostic précoce beaucoup plus difficile, surtout en cas de pseudophakie. 

Observation

Nous rapportons le cas d’une patiente atteinte de glaucome pseudo-exfoliatif gauche découvert de manière retardée plusieurs années après un épisode de luxation bilatérale du cristallin. 

Cas clinique

Patiente de 52 ans sans antécédents particuliers, en dehors d’une maladie de Behcet sans notion d’atteinte oculaire, qui a présenté en 2010 un épisode de baisse d’acuité visuelle de l’œil droit en rapport avec une luxation du cristallin sur une rupture de la zonule sur 90°. Il n’y avait aucune notion de traumatisme et le bilan étiologique général était négatif.  La patiente avait alors été prise en charge par phacoéxèrese et mise en place d’un implant clippé à l’iris. L’évolution était favorable avec une récupération visuelle complète. Six ans plus tard, elle a consulté pour un tableau de glaucome par fermeture de l’angle gauche, avec une subluxation antérieure du cristallin ayant nécessité une prise en charge chirurgicale par phacophagie et mise en place d’un implant de sulcus avec là encore une bonne récupération fonctionnelle. Les suites sont marquées par une augmentation progressive de la pression intraoculaire avec l’apparition d’un déficit du champ visuel et du RNFL de l’œil gauche. Le dépôt secondaire de matériel exfoliatif sur l’implant de sulcus gauche permettra de poser le diagnostic de syndrome pseudo-exfoliatif et d’expliquer alors le tableau clinique dans son ensemble. La gonioscopie confirme la présomption clinque avec la mise en évidence d’une ligne de Sampaolesi. 

Discussion

Le diagnostic de syndrome exfoliatif est souvent réalisé lors d’un dépistage en préopératoire de cataracte ou lors du bilan d’un glaucome par la visualisation de matériel exfoliatif à la marge pupillaire ou sur la capsule cristallinienne antérieure. L’examen chez cette patiente pseudophake rendait la visualisation du matériel plus difficile et seuls les dépôts exfoliatifs secondaires visualisés en périphérie de l’implant ont permis de redresser le diagnostic. 

Conclusion

Le bilan d’une luxation cristallinienne, qu’elle soit unilatérale ou bilatérale doit toujours faire évoquer le diagnostic de syndrome pseudo-exfoliatif par un examen attentif de l’œil atteint et de l’œil controlatéral. Il ne faut pas hésiter à réitérer l’examen au cours du suivi pour ne pas méconnaitre des dépôts plus tardifs.