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Mesure non invasive du Break Up Time au Lacrydiag chez des patients atteints d’aniridie congénitale

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Orateurs :
Pierre Pillitteri
Auteurs :
Pierre Pillitteri
Dr Kader BELAHDA
Matthieu Robert
Dominique Bremond-Gignac 2
Tags :
Résumé

Introduction

L’atteinte du film lacrymal est un facteur favorisant des kératopathies dont sont atteints les patients touchés par une aniridie congénitale appelée « Aniridia Related Keratopathy ARK ». L’atteinte de la surface oculaire s’accompagne le plus souvent d'un temps de rupture du film lacrymal (BUT « break up time ») ou du non invasive BUT (NIBUT) diminué. La mesure non invasive du BUT (NIBUT) peut être effectuée par le Lacrydiag, qui en permet une évaluation automatisée.

Patients et Methodes

Onze patients atteints d’aniridie congénitale âgés de 8 à 63 ans ont été pris en charge à l’hôpital Necker à Paris avec un examen ophtalmologique complet et une mesure du NIBUT au Lacrydiag (permettant une évaluation automatisée). Ces mesures ont été corrélées au grade d’Oxford clinique mesuré en se basant sur des photographies prises à la lampe à fente après instillation de fluorescéine et sur les observations médicales. L’étude de cette corrélation a été effectuée par un test de Spearman.

Résultats

20 yeux des 11 patients (8 femmes et 3 hommes) ont été inclus. La moyenne d’âge était de 28,6 ans (patients agés de 8 à 63 ans), l’Oxford moyen de 2,75 et le NIBUT moyen de 7,76. Il n’existait pas de corrélation significative entre le NIBUT et l’Oxford après analyse statistique. Les valeurs de NIBUT s’étalaient de 4.4 à 11,6 avec un nombre de NIBUT supérieur à 10 (norme) de 3 sur 20 yeux. On note également une moyenne de 1,63 collyre mouillant sans conservateur par patient et un grade d’insuffisance limbique moyen de 1,83. Un patient équipé de façon unilatérale par un verre scléral présentait un NIBUT satisfaisant (9,7).

Discussion

Dans cette analyse, il n’apparait pas de corrélation simple entre le score d’Oxford et la mesure du NIBUT au Lacrydiag chez ces patients suivis pour aniridie. Ce résultat peut en partie s’expliquer par les anomalies de surface engendrées par l’insuffisance limbique chez ces patients atteints d’aniridie ainsi que par l’augmentation artificielle du NIBUT résultant de l’utilisation d’agents mouillants chez la totalité des patients inclus (le nombre moyen de collyres mouillant était de 1,63 par patient). Enfin, la difficulté de la réalisation de l’examen chez des patients avec une acuité visuelle très faible et tous atteints de nystagmus rend l’exploitation des données parfois difficile.

Conclusion

Dans cette analyse le NIBUT et le score d’Oxford n’étaient pas corrélés dans l’exploration d’une sécheresse oculaire chez des patients atteints d’aniridie congénitale. Ces résultats sont cependant à analyser dans le cadre d’une pathologie complexe, englobant la totalité de l’œil et dont les anomalies de surface sont la résultante de processus divers et complexes.