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Néovaisseau choroidien péri papillaire du sujet jeune : à propos de 2 cas

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Auteurs :
Dr Driss MAZHAR
Dr Robin VASSEUR
Dr Sonia SANTOS MOSKALYK
Dr Pierre LEBRANCHU
Michel Weber
Tags :
Résumé

Objectif

Les néo-vaisseaux choroïdiens idiopathiques du sujet jeune sont une pathologie rare dont la l'étio-pathogénie est mal connue. Nous voulons montrer que leur apparition peut passer inaperçue dans les cas les moins bruyants, ou être à l'origine d'erreurs diagnostiques lorsqu'ils motivent une consultation en urgence. Une fois le diagnostic fait, ils peuvent poser des problèmes thérapeutiques.

Description de cas

Nous rapportons le cas de 2 patients de moins de 18 ans chez qui le diagnostic de néovaisseau choroïdien idiopathique a été posé tardivement.

* 1er cas : patiente de 16 ans sans aucun antécédent général ou ophtalmologique. Elle est adressée aux neurologues par son ophtalmologiste pour suspicion de neuropathie optique gauche devant BAV à 1/10 avec œdème papillaire. Elle bénéficie d'un traitement par solumédrol IV 1g/j pendant 3 jours dans l'hypothèse d'une névrite optique. Lors de la réévaluation après 3 jours de traitement, l’AV est remontée à 10/10 mais le fond d’œil et l’OCT gauche retrouvent un décollement séreux rétinien inter-papillo-maculaire, bordé d'une plage d'hémorragie et d’exsudats péri lésionnels. L'angiographie à la fluorescence et l’OCT angio confirment le diagnostic de néovaisseau choroïdien juxta-papillaire.

* 2ième cas :  patient de 7 ans, qui nous est adressé par son ophtalmologiste pour bilan d’un œdème papillaire bilatéral découvert de façon fortuite lors d’une consultation ophtalmologique. Le jeune garçon ne se plaint de rien, son AV est de 10/10 P2 des deux côtés. Le FO retrouve des papilles à bords flous des deux côtés, avec une lésion pigmentée sous rétinienne en nasal de la papille gauche, bordée d’altérations de l'épithélium pigmentaire. L’imagerie montre une hyper-autofluorescence des papilles, ainsi qu'une absence de diffusion papillaire à l'angiographie. Cela permet de porter le diagnostic de drusen papillaires bilatéraux, associés à une cicatrice fibro vasculaire d’un néovaisseau juxta papillaire de l’OG passé inaperçu à la phase active.

Observation

Dans le premier cas, la correction du diagnostic nous conduit à interrompre le traitement par solumédrol IV, et de démarrer une série de 3 injection intra-vitréenne d'anti-VEGF.

Dans le deuxième cas, un simple suivi bi-annuel puis annuel est retenu.

Discussion

Les néo-vaisseaux choroïdiens idiopathiques juxta papillaires du sujet jeune peuvent au regard de ces deux cas poser un problème diagnostic et/ou thérapeutique.

Le premier cas d’un néovaisseau juxta papillaire idiopathique (en l’absence d’autre anomalie oculaire) témoigne de la difficulté de reconnaissance, ainsi que du risque d’inadéquation thérapeutique.

Le deuxième cas reflète le cas d’une reconnaissance tardive d’un néovaisseau juxtapapillaire spontanément cicatrisé dont la relation avec les drusen de la papille est vraisemblable au regard d’autres cas rapportés dans la littérature.

Conclusion

Les néovaisseaux juxtapapillaires du sujet jeune posent, au regard de ces deux cas et des données de la littérature, des problèmes de reconnaissance et de diagnostic différentiel.