Les néovaisseaux choroïdiens (NVC) type 1 sont diagnostiqués dans 1/3 des choriorétinopathies séreuses centrales (CRSC) en OCT-Angiographie (OCT-A). En OCT, Ces NVC de la CRSC présentent un aspect de décollement irrégulier plan de l’épithélium pigmentaire (ou FIPED) similaire à celui des NVC type 1 débutants de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Le but de cette étude est de comparer en analyse multimodale les caractéristiques respectives des NVC type 1 de la DMLA et de la CRSC
Name
Néovaisseaux choroïdiens type 1 secondaires à la dégénérescence maculaire liée à l’âge et à la choriorétinopathie séreuse centrale : comparaison en imagerie multimodale
Introduction
Patients et Methodes
Dans cette étude rétrospective, quarante NVC type 1 liés à la DMLA débutante ont été comparés avec quarante NVC type 1 liés à la CRSC. Les caractéristiques démographiques et cliniques de ces deux types de NVC ont été étudiées avant et après traitement par antiVEGF. Les NVC ont été comparés en mode multimodal en utilisant l’angiographie à la fluorescéine (AF), au vert d’infracyanine (ICG), l’OCT et l’OCT-A.
Résultats
Dans le groupe des NVC DMLA par rapport aux NVC CRSC, l’âge moyen des patients (80.1 ans std 7.8 vs 60.1 ans std 9.6, p<0.001) et le pourcentage de femmes (66.7% vs 30%, p=0.002) étaient plus élevés respectivement. A l’examen initial en OCT, tous les NVC inclus présentaient un aspect similaire de FIPED associé à un décollement séreux rétinien (DSR). Cependant l’épaisseur choroïdienne sous fovéolaire était plus fine dans le groupe des NVC DMLA/ CRSC (187.8 µm std 86.4 vs 353 µm std 101.6 respectivement, p< 0.001) . En AF, la majorité des NVC DMLA (82.5%) et des NVC CRSC (91%) présentaient des pin points hyperfluorescents aux temps tardifs sans différence statistiquement significative (p=0.32). Mais aux temps tardifs de l’ICG, une plaque d’hyperfluorescence était plus fréquemment observée dans le groupe des NVC DMLA (92.5%) que celui des NVC CRSC (48.6%) avec différence significative (p < 0.001). En OCT-A un aspect de lacis à bordure mal définie était observé dans la majorité des 2 groupes DMLA (90%) et CRSC (93%) avec cependant un pédicule central plus fréquent dans les NVC DMLA (65%) par rapport aux NVC CRSC (38%). Après 3 IVT d’antiVEGF mensuelles initiales, une exsudation persistante était présente dans 29% des cas DMLA et 45% des cas CRSC sans différence statistiquement significative (p=0.17). L’acuité visuelle n’était pas statistiquement différente dans les 2 groupes et s’améliorait significativement après traitement.
Discussion
Les caractéristiques démographiques: âge plus élevé et population plus féminine ainsi que l’épaisseur choroïdienne plus fine dans le groupe DMLA/CRSC étaient prévisibles. Mais l’aspect de plaque d’hyperfluorescence tardive en ICG deux fois plus fréquente dans les NVC DMLA pourrait être dû à une dysfonction de l’épithélium pigmentaire différente en cas de NVC de la CRSC ? L’aspect OCTA de pédicule central observé plus fréquemment dans les NVC de la DMLA les rapproche de la structure des NVC quiescents de la DMLA.
Conclusion
Dans cette étude, les NVC type 1 de la DMLA et de la CRSC présentent des caractéristiques similaires en OCT et AF et un pronostic visuel et anatomique semblables après traitement par antiVEGF. Mais ces NVC diffèrent en ICG au temps tardif sans doute du fait de d’altérations de l’EP différentes et en OCTA du fait d’une structure ou maturité différente des NVC et ces mécanismes physiopathologéniques différents restent à analyser.