Rapporter et décrire le cas d’une patiente présentant une néovascularisation choroïdienne sur un foyer cicatriciel de choriorétinite à Bartonella henselae.
Name
Néovascularisation choroïdienne sur foyer cicatriciel de choriorétinite à Bartonella henselae
But
Observation
Nous présentons le cas d’une patiente de 14 ans qui s’est présentée aux urgences pour une baisse d’acuité visuelle brutale unilatérale gauche secondaire à une néovascularisation choroïdienne compliquant un foyer cicatriciel de choriorétinite à Bartonella henselae.
Cas clinique
Une patiente de 14 ans a consulté aux urgences ophtalmologiques pour une baisse d’acuité visuelle brutale de l’œil gauche au réveil. Ses antécédents ophtalmologiques sont marqués par une choriorétinite de localisation maculaire cicatricielle de l’œil gauche à Bartonella henselae traitée par antibiotique (doxycycline puis association ciprofloxacine - rifampicine) et dont celui-ci fut arrêté deux semaines auparavant. L’acuité visuelle était à 10/10ème Parinaud 2 à l’œil droit et 1,5/10 Parinaud 12 à l’œil gauche. La pression intra oculaire était à 15 à l’œil droit et 15 à l’œil gauche. L’examen biomicroscopique du segment antérieur a retrouvé un segment antérieur calme aux deux yeux. Le fond d’œil dilaté de l’œil droit était sans particularité. Le fond d’œil dilaté de l’œil gauche a montré la présence d’un foyer maculaire jaunâtre pigmenté sans œdème papillaire ni hyalite associée. La tomographie par cohérence optique spectral-domaine (OCT-SD) était normale à droite et a retrouvé à l’œil gauche la présence d’un décollement séreux rétinien, un décollement de l’épithélium pigmentaire associé à des logettes d’œdème maculaire. L’OCT-angiographie (OCT-A) a mis en évidence la présence d’un néovaisseau au niveau de la choriocapillaire. L’angiographie à la fluorescéine a montré une hyperfluorescence ronde précoce en regard du foyer cicatriciel avec diffusion tardive compatible avec un néovaisseau choroïdien. Une reprise du traitement antibiotique associée à une injection intra-vitréenne de ranibizumab a été préconisée ce qui a permis une remontée de l’acuité visuelle à 10/10e Parinaud 2, une régression complète de la néovascularisation choroïdienne un mois plus tard avec une absence d’exsudation et de néovaisseaux retrouvés à l’OCT-SD et à l’OCT-A.
Discussion
Les manifestations oculaires de la maladie des griffes du chat décrivent deux grands tableaux cliniques différents que sont le syndrome oculo-glandulaire de Parinaud et les atteintes vitréo-rétiniennes (neurorétinite, lésions choriorétiniennes, occlusions vasculaires rétiniennes).
Dans ces dernières, des néovaisseaux choroïdiens peuvent compliquer une cicatrice maculaire de bartonellose et entraîner une baisse de l’acuité visuelle.
L’injection intra-vitréenne d’anti-VEGF, sans protocole pré-défini, semble être un traitement efficace pour lutter contre le développement de ces néovaisseaux dans ce contexte inflammatoire et infectieux.
Conclusion
Les atteintes du segment postérieur de la maladie des griffes du chat sont largement décrites. Cependant, la néovascularisation choroïdienne à proximité d’un foyer cicatriciel en est une complication rare. Le recours à l’injection intra-vitréenne d’anti-VEGF peut apparaitre comme un traitement intéressant pour en améliorer le pronostic.