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Neurotization cornéenne par greffe de nerf sural : une chirurgie pluridisciplinaire

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Orateurs :
Dr Romain MOUCHEL
Auteurs :
Dr Romain MOUCHEL
Ludwig Gebert
Guillaume Henry
Dr Arthus DREVON
Dr Carole BURILLON
Tags :
Résumé

Introduction

La kératopathie neurotrophique, pathologie longtemps peu considéré par les ophtalmologistes par son absence de traitement efficace, a connu un regain d’intérêt depuis une décennie grâce au développement de nouvelles thérapies. Sur le plan médical, la thérapie matricielle puis le collyre à base de nerve growth factor ont montré des résultats très encourageants. Sur le plan chirurgical, c’est la technique de neurotization cornéenne qui semble prendre une place prépondérante dans cette pathologie

Patients et Methodes

Nous avons décidé, dans notre centre hospitalo-universitaire français, de proposer cette chirurgie moderne pour nos patients présentant une kératopathie neurotrophique stable (stade 1 de la classification de Mackie) avec un suivi pré et post opératoire standardisé : mesure de l’acuité visuelle, examen standard en biomicroscopie, esthésiométrie au Cochet Bonnet, et microscopie confocale

Résultats

Nous avons opéré depuis 2019 deux patients d’une neurotization cornéenne par technique indirecte : greffe de nerf sural. Ce dernier a été anastomosé au nerf supra orbitaire, soit ipsilatéral en cas d’atteinte isolée du nerf ciliaire (P1), soit controlatéral en cas d’atteinte du nerf trijumeau V1 (P2). L’esthésiomètrie a été amélioré dès le 6ième mois post-opératoire. Les résultats à 12 mois montrent une amélioration et normalisation du Cochet Bonnet pour P1 et une amélioration très lente chez P2. La microscopie confocale montre un très beau réseau à M12 chez P1 et un réseau encore très limité chez P2

Discussion

A travers nos deux premiers cas, nous retrouvons des résultats concordants avec les publications scientifiques récentes : une amélioration lente de la sensibilité cornéenne à l’esthésiomètre de Cochet Bonnet et une restitution du plexus sous basal visible en microscopie confocale en cas de greffe ipsilatéral. La restitution de la sensibilité semble plus lente en cas de greffe controlatérale. Les deux patients n'ont pas présenté d'ulcère cornéen depuis 12 mois

Conclusion

La neurotization cornéenne indirecte, par greffe de nerf sural nous semble être une solution efficace dans la prise en charge de la kératopathie neurotrophique en prévention des ulcères cornéens récidivants. La restauration de la sensibilité cornéenne permettra de proposer, dans un second temps, une kératoplastie pour améliorer la vision