Les manifestations oculaires des patients atteints de GVH sont essentiellement représentées par des kérato-conjonctivites sèches nécessitant une prise en charge thérapeutique spécifique du fait de leur sévérité. Les atteintes inflammatoires postérieures sont plus rares.
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Pan-uvéite chez un paient atteint de GVH systémique : à propos d'un cas
Objectif
Description de cas
Nous rapportons le cas d’un patient de 53 ans, allogreffé en 2013 pour une leucémie aiguë et suivi dans notre service pour une GVH, avec complications systémiques et oculaires sous forme de sécheresse oculaire sévère, traitée par larmes artificielles, ciclosporine collyre, sérum autologue et par verres scléraux. Un traitement de fond par ruxolitinib a été institué pour traiter la GVH systémique.
Observation
En aout 2017, le patient a présenté une pan-uvéite sévère, avec hyalite et foyers chorio-rétiniens profonds. Un bilan d’uvéite a été fait et de multiples prélèvements d’humeur aqueuse puis de vitré ont écarté une étiologie infectieuse (bactérienne, virale, et mycotique). Cette pan-uvéite s’est compliquée de décollement de rétine bilatéral, avec récidive pour l’un des deux yeux. Le patient a été traité par corticothérapie à dose lentement dégressive.
Discussion
La GVH est surtout connue pour son retentissement sur la surface oculaire, avec une sécheresse oculaire souvent sévère , compliquée de kératites difficiles à traiter, et pénalisantes pour la vue et la qualité de vie. L’atteinte postérieure est beaucoup plus rarement décrite dans la littérature; après avoir éliminé une cause infectieuse, la responsabilité du ruxolitinib a été évoquée (sans ce cela ne soit réellement rapporté auprès de la pharmacovigilance). Sans étiologie retrouvée, nous évoquons la responsabilité de la GVH pour expliquer cette atteinte postérieure
Conclusion
Cette observation originale rapporte une atteinte uvéitique postérieure sévère dans le cadre d’une GVH systémique déjà compliquée de sécheresse oculaire sévère, sans autre étiologie retrouvée.