Rapporter le cas clinique d’une rétino-choroïdite de Jensen bilatérale
Name
Papille de Jensen : à propos d’un cas
Objectif
Description de cas
Patient de 47 ans diabétique, admis pour myodésopsies et baisse brutale de l’acuité visuelle au niveau des deux yeux évoluant depuis 20 jours dans un contexte de conservation de l’état général.
Observation
L’examen ophtalmologique a objectivé une acuité visuelle corrigée à 2/10 pour l’œil droit (OD) et à 3/10 pour l’œil gauche (OG), un segment antérieur calme et un cristallin clair au niveau des deux yeux.
L’examen du fond de l’œil a objectivé au niveau de l’OD la présence d’un foyer de retino-choroidite blanchâtre juxtapapillaire supéro-temporale à bords flous avec hyalite en regard sans autres foyers cicatriciels adjacents. Au niveau de l’OG ; présence d’un foyer choriorétinien blanchâtre a bords flous juxtapapillaire inféro-temporale avec hyalite au contact.
L’angiographie à la fluorescéine a permis d’apporter des éléments diagnostiques supplémentaires non négligeables en objectivant au niveau des 2 yeux un effet masque au temps précoce, suivi par une hyper fluorescence, débutant à la périphérie du foyer et progressant de manière centripète au cours de la séquence agiographique. L’imagerie par cohérence optique a objectivé un décollement séreux rétinien (DSR) bilatéral rétrofovéolaire associé à un œdème rétinien du foyer actif.
Devant l’aspect clinique et agiographiques des foyers choriorétiniens ; le diagnostic de toxoplasmose oculaire a été évoqué, confirmé par une sérologie toxoplasmique positive.
Le patient a bénéficié d’un traitement à base de pyriméthamine et d’azithromycine, associé à une corticothérapie générale per os (0,5 mg/Kg/jr) débutée 48 heures après la mise en route du traitement antiparasitaire.
L’évolution a été marquée par la disparition totale des foyers choriorétiniens et la régression du DSR avec une acuité visuelle finale à 8/10 au niveau des deux yeux.
Discussion
La rétino-choroïdite de Jensen est une manifestation rare de la toxoplasmose oculaire générée par l’existence d’un foyer infectieux juxtapapillaire responsable d’un déficit absolu fasciculaire du champ visuel. Cette affection, classiquement unilatérale, ne doit pas être confondue avec un œdème papillaire associé à une névrite optique, en raison du risque d’aggravation du tableau clinique par l’administration de fortes doses de corticothérapie.
Conclusion
La toxoplasmose oculaire est la cause la plus fréquente d’inflammation du segment postérieur d’origine infectieuse. Son diagnostic est le plus souvent présumé face à des lésions choriorétiniennes évocatrices. Mais il existe de multiples autres formes cliniques moins caractéristiques, face auxquelles le recours à la ponction de chambre antérieure peut s’avérer utile en cas de doute diagnostique.