L’objectif de notre étude est de décrire l’épidémiologie des paralysies des nerfs oculomoteurs III, IV et VI vues aux urgences ophtalmologiques et le devenir de ces patients. Nous avons pu énoncer les facteurs associés aux paralysies avec atteinte spécifique du nerf. Nous avons enfin étudié le profil des patients présentant des paralysies sans atteinte spécifique trouvée lors du bilan étiologique et supposées micro-vasculaires.
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Paralysies oculomotrices périphériques aux urgences ophtalmologiques : épidémiologie et devenir
Introduction
Patients et Methodes
Il s’agit d’une étude descriptive rétrospective portant sur 139 patients ayant consulté aux urgences ophtalmologiques du CHRU de Lille pour une paralysie oculomotrice des nerfs III, IV ou VI entre 2008 et 2014. Les paramètres démographiques, cliniques, ceux de l’imagerie cérébrale, les étiologies et les données du suivi à trois et six mois ont été relevés et comparés entre les paralysies avec atteinte spécifique et celle sans atteinte spécifique.
Résultats
La population étudiée est majoritairement masculine (59,7% d’hommes) de 59 ans (âge médian). La paralysie du VI est la plus fréquente (55,4%), puis celle du IV (33,1%) et enfin le III (20,8%). Il existe une atteinte spécifique source de paralysie pour 46,2% d’entre elles, les causes sont par ordre de fréquence tumorales, vasculaires (hors micro-vasculaires), inflammatoires, traumatiques, infectieuses, congénitales, iatrogènes et auto-immunes. Leurs facteurs associés sont le sexe féminin, la paralysie du III intrinsèque ou extrinsèque, l’absence de facteurs de risque cardio-vasculaire, un antécédent neurologique et la présence d’une baisse d’acuité visuelle. Il n’y a pas d’atteinte spécifique associée à la paralysie dans 53,7% des cas. Nous avons déterminé le profil caractéristique de ces patients concordant dans 82% des cas de notre étude : le sexe masculin, la présence d'un ou de plusieurs facteurs de risque cardio-vasculaire dont le diabète, l'hypertension artérielle et la dyslipidémie, et la présence d’une paralysie du IV.
Le pronostic des paralysies oculomotrices toutes causes confondues est bon avec guérison entre trois et six mois. La prismation et l’occlusion aident à l’amélioration des symptômes.
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Discussion
Leurs facteurs associés aux paralysies oculomotrices périphériques spécifiques sont le sexe féminin, la paralysie du III intrinsèque ou extrinsèque, l’absence de facteurs de risque cardio-vasculaire, la présence d'un antécédent neurologique ou d’une baisse d’acuité visuelle. Nous avons déterminé le profil caractéristique des patients présentant une paralysie oculomotrice périphérique non spécifique : le sexe masculin, la présence de facteurs de risque cardio-vasculaire et d’une paralysie du IV. Le profil à risque vasculaire des patients, l’absence d’atteinte spécifique trouvée à l’imagerie cérébrale, et l’excellent pronostic de ces paralysies sans atteinte spécifique renforcent l’hypothèse étiologique micro-vasculaire de la très grande majorité d’entre elles.
Conclusion
Une grande partie des paralysies oculomotrices sont probablement d’origine micro-vasculaire, celles-ci sont associées à une imagerie normale et à un très bon pronostic.