Depuis 2009, en raison du manque d’anesthésistes dans le secteur public, notre service a mis en route un protocole d’anesthésie topique sans anesthésiste (TSA) pour les phacoémulsifications réalisées en ambulatoire. Le bilan 2016 est ici présenté, avec pour objectif, d’évaluer le besoin de recourir à un anesthésiste pendant la chirurgie et la satisfaction des patients.
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Phacoémulsification sous anesthésie topique sans consultation pré-anesthésique : bilan des patients opérés en 2016
Introduction
Patients et Methodes
Un protocole écrit par les anesthésistes et les chirurgiens permet de choisir les patients qui seront opérés sous TSA. Ce choix est fait uniquement par le chirurgien, lors de sa consultation. Le patients ne reçoit aucune prémédication sauf s’il le demande ou s’il est agité dans le service. L’infirmière anesthésiste (IADE), toujours presente en salle avec l’infirmière de bloc, surveille les paramètres du patient sous monitoring (TA, fréquences cardiaque et respiratoire, SaO2).
Nous avons recueilli les commentaires des patients opérés sous TSA en 2016, grâce au questionnaire du lendemain, et étudié les éventuels problèmes apparus pendant la chirurgie grâce à la lecture des feuilles d’anesthésie. L’étude est rétrospective.
Résultats
608 patients ont été opérés de phacoémulsification sous TSA en 2016, ce qui correspond à 51% des phacoémulsifications. La satisfaction des patients est de 96%, avec 3% qui ont ressenti des douleurs, mais seulement 0,9% qui ont souhaité un autre type d’anesthésie pour l’œil adelphe.
Au cours de la chirurgie, l’IADE a traité une HTA dans 2% des cas, un malaise vagal dans 3% et une anxiété dans 2%, selon les règles du protocole. Il n’y a pas eu plus de complication oculaire per-opératoire que lors d’une autre prise en charge anesthésique.
L’anesthésiste, toujours présent dans le bloc opératoire, n’est intervenu qu’une fois pour un arrêt cardiaque, qui a nécessité une hospitalisation en réanimation, avec survie du patient. En dehors de ce problème grave, aucun patient n’est passé en salle de soin post-intervention (SSPI). Aucun patient n’a été obligé de rester la nuit après sa chirurgie.
Discussion
Ces résultats confirment que les patients opérés de phacoémulsification ne nécessitent pas tous une consultation anesthésique, dans la mesure où l’anesthésie est topique. Les patients apprécient de ne pas se déplacer pour une consultation anesthésique et sont très satisfaits de participer à leur chirurgie qui nécessite cependant une bonne compliance de leur part. Les complications d’ordre général sont rares et gérées facilement par une IADE bien préparée.
Conclusion
Cette pratique de la TSA permet de libérer du temps anesthésique, et l’étude prouve que la sécurité du patient est préservée, ce qui est le plus important. Mais elle impose la rédaction d’un protocole établi conjointement entre les chirurgiens et les anesthésistes, qui optimisera la prise en charge des complications médicales per-opératoires lors de la phacoémulsification.