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Place du crosslinking du collagène cornéen dans la prise en charge du kératocône: à propos de 69 cas

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Orateurs :
Dr Lyz Sarah BEL’HANTIER
Auteurs :
Dr Lyz Sarah BEL’HANTIER
Dr Bouchra ALLALI
Dr Lafia Xavier Amidou KORA
Hamza Alaoui
Dr Naoual MTALAI
Dr Tania Josalhène ELONGO
Loubna El Maaloum
elkettani asmaa
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Résumé

Introduction

Le kératocône est une maladie non inflammatoire caractérisée par un amincissement et une ectasie de la cornée. Il est responsable d’une baisse de l'acuité visuelle du fait d’un astigmatisme irrégulier et de la survenue d’opacités cornéennes. Le crosslinking permet de ralentir, voire de stopper l’évolution d’un kératocône. Il utilise des ultraviolets, afin de créer des ponts entre les lamelles du collagène stromal, rigidifiant ainsi la cornée. Il est indiqué dans les kératocônes évolutifs.Le but de notre travail est d’évaluer les résultats à long terme du crosslinking chez les patients atteints de kératocône.

Patients et Methodes

Il s’agit d’une étude rétrospective sur 2 ans, incluant tous les patients atteints de kératocône évolutif documenté quel que soit le stade selon la classification de krumeich et ayant bénéficié d’un crosslinking cornéen suivant le protocole épi-off.Les paramètres étudiés sont : l’âge, le sexe, la latéralité du kératocône, le stade évolutif selon Krumeich, le délai de prise en charge, l’acuité visuelle, l’astigmatisme, la pachymétrie minimale, la kératométrie maximale, la kératométrie moyenne, la survenue de complications.

Résultats

Nous avons recensé un total de 69 yeux provenant de 42 patients. L’âge moyen était de 18 +/- 6 ans avec une prédominance féminine de 64%. Le kératocône était bilatéral dans 73,9%. 34,7% des yeux étaient classés au stade 2 de Krumeich. On retrouvait une acuité visuelle >5/10 dans 25,8% des cas en préopératoire contre 72,8% au bout de 2 ans post crosslinking. La pachymétrie minimale moyenne était mesurée à 445,8μm ( en pré-opératoire), 426,4μm (à 6 mois), 427,3μm (à 1 an) et 429,6μm (à 2ans). La kératométrie maximale moyenne était de 54,7D (en préopératoire), 56,2D (à 6mois), 55,3D (à 1 an) et 53,9D (à 2ans). L’astigmatisme topographique moyen était de -5,5D (préopératoire), -4,8D (à 6 mois), -4,6D (à 1 an) et -4,1D (à 2 ans). 7% des yeux ont présenté une complication post opératoire (haze, ulcère herpétique) et ont bien évolué sous traitement médical.

Discussion

Il découle de ces résultats que le crosslinking permet de réduire la progression du kératocône évolutif. Cependant, il faut prendre en compte les fluctuations topographiques afin de ne pas conclure à tort à une évolution de la maladie. La bonne réalisation du crosslinking du collagène cornéen, l’hygiène de vie et notamment le facteur mécanique des frottements oculaires restent à prendre en considération, un suivi médical rapproché permet d’éviter les complications infectieuses et l’amélioration de l’acuité visuelle par une correction optique adaptée.

Conclusion

En l’absence de traitement, le kératocône entraîne une baisse profonde de l’acuité visuelle et évolue vers des complications graves telles que l’hydrops de cornée nécessitant le recours à une kératoplastie. Le crosslinking reste un moyen efficace et peu iatrogène pour la stabilisation des patients présentant un kératocône évolutif.