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Posner-Schlossman : Un syndrome aux multiples complications

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Orateurs :
Dr Lucile GITTON
Auteurs :
Dr Lucile GITTON
Dr Marie Laure LE LEZ
pierre-jean pisella
Tags :
Résumé

But

Le syndrome de Posner-Schlossman est une affection rare, dont le diagnostic est clinique. Il est défini par la répétition de crises uvéitiques hypertensives et peu inflammatoires unilatérales.

La physiopathologie reste controversée, compliquant la mise en place d’un traitement étiologique et favorisant la survenue de complications potentiellement multiples, comme l’illustre le cas que nous allons présenter.

Observation

Nous rapportons le cas d’un patient atteint d’un syndrome de Posner-Schlossman ayant présenté de nombreuses complications secondaires à l’hypertonie et l’inflammation, entre 2014 et 2020.

Cas clinique

Il s’agit d’un patient de 42 ans, suivi pour une uvéite hypertensive récidivante de l’œil gauche depuis 2014. Au moment du diagnostic, le patient présentait déjà une neuropathie glaucomateuse sévère, avec un champ visuel tubulaire. Le diagnostic de syndrome de Posner-Schlossman n’a été définitivement établi que 3 ans plus tard, suite à la mise en évidence de l’ADN du cytomégalovirus dans l’humeur aqueuse, ce qui a conduit à l’initiation d’un traitement par valganciclovir.

Au cours du suivi, le patient a présenté de nombreuses complications ayant nécessité une prise en charge chirurgicale : trabéculectomie devant une hypertonie insuffisamment contrôlée par le traitement médical, cataracte sous-capsulaire postérieure, puis greffe de cornée (Descemet Membrane Endothelial Keratoplasty) pour décompensation cornéenne.

Enfin, une capsulotomie Yag a provoqué une récidive inflammatoire nécessitant la reprise du valganciclovir et de corticoïdes locaux.

Discussion

Ce cas illustre la grande variété de complications pouvant être causées par le PSS, qu’elles soient en lien avec l’inflammation et l’hypertonie, ou encore iatrogènes. L’âge jeune de survenue, le potentiel retard diagnostique favorisé par la normalisation de la pression intra-oculaire entre les crises et les symptômes parfois discrets, en font toute la gravité.

Les incertitudes concernant la physiopathologie de cette affection compliquent l’identification de facteurs pronostiques et la mise en place d’un traitement étiologique : on peut notamment citer le cas du CMV, retrouvé chez ce patient et entre 45 et 55% des cas selon les études, pour lequel les modalités d’un traitement antiviral ne font l’objet d’aucun consensus validé.

Conclusion

Le syndrome de Posner-Schlossman est une pathologie rare dont les complications peuvent affecter de nombreuses structures oculaires chez des patients jeunes. En l’absence de traitement étiologique, la précocité de la prise en charge demeure primordiale dans leur prévention.