Le rejet d’allogreffe de cornée est la principale complication et la première cause d’échec des kératoplasties transfixiantes.
La détection précoce du rejet est essentielle, permettant d’instaurer rapidement un traitement agressif, et donc de diminuer le risque d’échec définitif de greffe, notamment par perte d’un nombre trop important de cellules endothéliales
Le but de notre travail est de présenter les résultats de la prise en charge des rejets de greffe de cornée dans notre structure
Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 10 patients suivis dans notre structure pour une kératoplastie transfixiante compliquée de rejet ; réalisée sur la période de 2010 à 2020
Dans notre série de cas, l’âge moyen au moment du rejet était de 36,4 ans avec une prédominance masculine.
Les signes d’appels étaient dominés par un œil rouge et une baisse de l’acuité visuelle.
La majorité des patients avaient une acuité visuelle inférieure à 3/10 au moment du rejet de greffe.
Le rejet endothélial était le type de rejet le plus fréquemment retrouvé.
Le principal facteur de risque de rejet retrouvé était la néovascularisation cornéenne ; viennent ensuite les fils de suture cassés et les infections oculaires.
Le délai moyen de survenue du rejet après la greffe de cornée était de 3,4 ans avec des extrêmes allant de 1 mois à 10 ans.
Le traitement associait une hospitalisation, une corticothérapie générale par bolus intraveineux pendant 3 jours puis relai par voie orale, une corticothérapie locorégionale, corticothérapie topique ; mais aussi et avant tout la prise en charge des facteurs de risque de rejet sous jacents (injection sous conjonctivale de bevacizumab, ablation de fil, antibiothérapie…).
La récupération visuelle après l’épisode de rejet de greffe était d’au moins 5 lignes d’acuité visuelle dans 70% des cas
Le rejet d’allogreffe de cornée est un processus immunologique complexe au cours duquel la reconnaissance d’allo-antigènes du greffon par le système immunitaire de l’hôte entraine une réponse immunitaire dirigée contre le greffon. Il peut toucher les différentes couches de la cornée, le rejet endothélial étant la forme la plus grave. Dans certains cas, le rejet mènera à l’échec définitif de la greffe. De nombreux facteurs de risque liés au donneur ou au receveur favorisent la survenue d’un épisode de rejet.
Le rejet immunologique reste une cause majeure d’échec de greffe, bien que sa fréquence soit plus faible avec les techniques de greffe lamellaire. La connaissance des facteurs de risque permet d’adapter la surveillance et d’instaurer un traitement précoce et efficace chez les sujets les plus à risque. La consultation du patient devant tout signe d’appel est primordiale