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Profil du glaucome néovasculaire chez les patients sénégalais

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Orateurs :
Dr MAME NDOUMBE NDIAYE SOW
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Résumé

Introduction

Le glaucome néovasculaire résulte de la prolifération dans l’angle iridocornéen de néovaisseaux développés en réponse à une ischémie rétinienne étendue. Son diagnostic est souvent tardif et son traitement difficile, mal codifié.

Notre objectif était de décrire les aspects étiologiques, cliniques et thérapeutiques du glaucome néovasculaire chez les patients sénégalais.

Patients et Methodes

Nous avons réalisé une étude rétrospective sur les dossiers des patients suivis pour glaucome néovasculaire entre 1993 et 2016. Le diagnostic était retenu devant une rubéose irienne associée ou non à une hypertonie oculaire. Pour chaque patient, nous avons relevé l’âge, le sexe, la présence ou pas d’antécédent médical de diabète,  d’antécédents d’occlusion de la veine centrale de la rétine, de décollement de rétine et de glaucome chronique à l’œil atteint. Nous avons relevé sur l’examen de chaque œil l'acuité visuelle,la présence ou non d’une douleur oculaire, d’un cercle périkératique, d’une semimydriase aréflexique, d’un ectropion uvéal, d’un hyphéma. La pression intraoculaire mesurée au tonomètre de Goldmann a été relevée. L’aspect de la cornée et les résultats de l’examen du reste du segment antérieur et du fond de l’œil étaient relevés. Au plan thérapeutique, nous avons relevé le recours ou non à une hospitalisation, les gestes thérapeutiques réalisés et le nombre d'hypotonisants prescrits.

Nous avons utilisé le logiciel épi-info 7 pour l’analyse des données.

Résultats

Quarante huit yeux de 44 patients étaient atteints. L’âge moyen était de 59,7 ans et le sexe ratio de 2,1. Les étiologies étaient le diabète de type II chez 31,8 % des patients, une occlusion de la veine centrale de la rétine chez 16,6 % des yeux, un décollement de rétine chez 4,1%. Dans 56,25 % des cas, l’œil était sans perception lumineuse et dans 43,75 % des cas, l’acuité visuelle était réduite à une perception lumineuse.  La douleur oculaire était présente chez 75 % des yeux, un cercle périkératique chez 29,1 des yeux, une semimydriase aréflexique chez 31,25 % des yeux, un ectropion uvéal chez 20,8 % des yeux et un hyphéma chez 16,6 % des yeux. La pression intraoculaire moyenne était 49,7 mmHg. La cornée était le siège d’une buée épithéliale chez 16,6 % des yeux et d’un œdème chez 54,1 % des yeux. Une cataracte était présente chez 50 % des yeux. L’examen du fond d’œil montrait 14,5 % de rétinopathie proliférante et 4,1 % d’occlusion de la veine centrale de la rétine. Le traitement avait nécessité une hospitalisation chez 43,75 % des patients. Les gestes thérapeutiques étaient une cyclocryoapplication à 31,25 % des yeux, une injection rétrobulbaire de Xylo-alcool à 14,5 % des yeux, une photocoagulation panrétinienne à 12,5 % des yeux, une trabéculectomie et une trabéculo-indentation à un œil chacun, deux injections intravitréennes de bévacizumab pour deux yeux.  Les hypotonisants étaient utilisés en bithérapie pour 29 % des yeux, en trithérapie et quadrithérapie pour 25 % des yeux chacun. 

Discussion

Les étiologies sont comparables aux données de la littérature. Le diagnostic était tardif et les moyens thérapeutiques limités par des conditions économiques défavorables.

Conclusion

Le glaucome néovasculaire du patient sénégalais est une affection de l’homme de la soixantaine. Il est responsable de cécité irréversible douloureuse au traitement difficile d’où l’intérêt de sa prévention par une surveillance rigoureuse et un traitement énergique de toute ischémie rétinienne.