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Profils épidémiologique des plaies de cornée chez l’enfant : étude rétrospective

Les traumatismes oculaires ouverts chez l’enfant sont un motif fréquent de consultation aux urgences d’ophtalmologie, ils touchent surtout la cornée et représentent une des principales causes de morbidité oculaire.

Nous avons réalisé une étude rétrospective concernant 220 cas d’enfants admis au service d’ophtalmologie pédiatrique de l’hôpital 20 Aout pour prise en charge d’une plaie de cornée durant la période allant de janvier 2014 à mars 2017

L’âge moyen de nos patients à l’admission était de 6 ans avec une prédominance masculine. La majorité des accidents était survenue dans la rue (60,5%) surtout lors de jeu d’enfants, (66.2 %) ont consulté durant les premières 24h du traumatisme. Les agents traumatisants les plus fréquemment identifiés étaient : un objet métallique (25.9%), un jet de pierre (19.09%), un bout de bois (18.1%). L’acuité visuelle initiale était < ou égale à 1/10ème dans 38.6% des cas, > 1/10 dans 18,1% et difficile à chiffrer chez (43.1%) des cas. La localisation de la plaie était centrale dans (37.2%) des cas. Les lésions associées étaient représentées en majorité par la hernie de l’iris dans (47.7%), issue de vitré chez (15.9%) et un hyphéma dans ( 22.7%) des cas. La radiographie de l’orbite ainsi que l’échographie oculaire était faite chez 98% des patients. De plus ( 63.6)% des patients ont présenté des complications précoces, à type de cataracte (71.4%), d’hypertonie oculaire (25 %), de décollement de rétine (6.4 %) et d’endophtalmie (18.5%). Tous nos patients ont bénéficié de suture des plaies aux urgences sous anesthésie générale et un traitement médical adapté, la chirurgie de cataracte a été réalisé chez (96%) des patients. L’acuité visuelle finale était >ou = à 3/10ème chez (21.3%), entre 1/10 et 3/10 dans (8.1%).  L’amblyopie aggrave le pronostic malgré un suivi régulier. Le recul moyen était de 6 mois

Les traumatismes oculaires chez les enfants restent fréquents dans notre contexte, mettant en jeu le pronostic visuel du fait des séquelles oculaires parfois graves ; celui-ci dépend de la sévérité du traumatisme, de la localisation de la plaie par rapport à l’axe visuel, et des lésions oculaires associées. Ainsi le traitement de l’amblyopie reste capital malgré les difficultés rencontrées chez les enfants (astigmatisme important, siège central de la plaie…).

Le meilleur traitement de ce fléau reste préventif. La prévention implique une bonne sensibilisation de l’environnement familial et scolaire des enfants grâce à l’éducation sanitaire.