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Quand une kératite neurotrophique post-opératoire révèle une paralysie du trijumeau chez une enfant d'âge préverbal

Nous présentons le cas d’une enfant de 1 an, chez laquelle une chirurgie de ptosis dans le cadre d’une paralysie de la troisième paire crânienne a révélé une paralysie de la cinquième paire crânienne homolatérale responsable d’un ulcère neurotrophique. L’objectif est d’attirer l’attention sur la difficulté diagnostique d’une atteinte du trijumeau chez l’enfant d’âge préverbal.

Il s’agit d’une enfant de 1 an, suivie depuis sa naissance pour paralysie extrinsèque du nerf oculomoteur droit (exotropie, ptosis) secondaire à une compression par un cavernome du tronc cérébral. Une cure chirurgicale du ptosis est décidée en raison de son caractère obturant. L’intervention se complique d’un ulcère neurotrophique.

L’ulcère cornéen s’est surinfecté, et une greffe de membrane amniotique a dû être effectuée après stérilisation de l’abcès, devant l’absence de cicatrisation épithéliale. La survenue d’un ulcère neurotrophique chez une enfant de 1 an nous fait évoquer l’hypothèse d’une paralysie de la cinquième paire crânienne passée inaperçue. La relecture de l’imagerie cérébrale de l’enfant confirme la possibilité d’une compression de la racine du nerf trijumeau.

Une paralysie du trijumeau est difficile à mettre en évidence chez un enfant d’âge préverbal. Son existence augmente pourtant fortement le risque de complication cornéenne d’une chirurgie de ptosis.

Devant un ptosis neurogène, la consultation pré-opératoire chez l’enfant d’âge préverbal doit rechercher des éléments en faveur d’une paralysie du trijumeau associée, selon l’étiologie de l’atteinte du nerf oculomoteur. En fonction de ce risque, il pourra être décidé de sursoir à l’intervention, d’obtenir une sous-correction volontaire, ou bien de renforcer le protocole de lubrification de la cornée en post-opératoire.