La rétinopathie diabétique est la manifestation la plus fréquente de la micro-angiopathie diabétique, elle constitue un problème de santé publique au niveau mondial.
Le but de ce travail est d’étudier le profil épidémiologique, clinique, thérapeutique et évolutif de la rétinopathie diabétique compliquée dans notre contexte.
C’est une étude rétrospective en milieu hospitalier étalée sur une période de deux ans entre Novembre 2015 et Novembre 2017 analysant les dossiers de 240 patients hospitalisés dans notre formation pour la prise en charge d’une rétinopathie diabétique proliférante compliquée.
La moyenne d’âge de nos patients était de 40 ans (écart-type : 12 ans), avec une légère prédominance masculine, 75% des patients avaient un diabète de type 2 évoluant en moyenne depuis 14 ans et 53% des patients étaient également connus hypertendus.
Dans notre série, 63% des patients présentaient une hémorragie intra-vitréenne, 35% une prolifération de membrane fibrogliale, 18% un décollement de rétine tractionnel, 4% un glaucome néovasculaire et 12% avaient un œdème maculaire associé.
Sur le plan thérapeutique, 70% des patients ont bénéficié d’une vitrectomie qui est réalisée après injection intra-vitréenne d’anti VEGF dans 28% des cas. 80% des patients ont bénéficié d’une photocoagulation per-opératoire par endolaser. On a eu recours à une photocoagulation pan-rétinienne de l’œil contro-latéral au cours de l’hospitalisation chez 47% des cas.
Les résultats visuel est peu satisfaisant à ce stade de la rétinopathie diabétique avec une acuité visuelle supérieure à 5/10 chez 30% des patients.
Les facteurs de risque de la sévérité de la rétinopathie diabétique retrouvés sont en grande partie les mêmes que ceux des études antérieures réalisées sur ce sujet dans la littérature.
Les progrès de la chirurgie vitréo-rétinienne et l’utilisation des injections intra-vitréennes d’anti-VEGF ont permis l’amélioration du pronostic visuel par rapport à nos séries antérieures.
La prise en charge des complications de la rétinopathie diabétique est difficile et coûteuse et le pronostic fonctionnel est mis en jeu malgré les avancées thérapeutiques réalisées ces dernières années.
La fréquence des complications de la rétinopathie diabétique augmente avec la durée d’évolution du diabète et avec le mauvais contrôle glycémique, d’où l’intérêt d’une prise en charge multidisciplinaire faisant intervenir l’endocrinologue, le biologiste et l’ophtalmologiste.