La sclérectomie profonde non perforante (SPNP) est la technique chirurgicale de référence dans le traitement du glaucome à angle ouvert. Sa complication spécifique est l'incarcération irienne dans le site de filtration car contrairement à la trabéculectomie il n'y a pas de réalisation d'iridectomie. Le but de notre étude est d'évaluer l'incidence, les facteurs de risque et le traitement des incarcérations iriennes après SPNP.
Name
Sclérectomie profonde et incarcération irienne secondaire : fréquence, facteurs de risque et prise en charge
Name
Sclérectomie profonde et incarcération irienne secondaire : fréquence, facteurs de risque et prise en charge
Orateurs :
Benjamin Penaud
Résumé
Introduction
Patients et Methodes
Notre étude a inclus rétrospectivement 380 patients consécutifs opérés de SPNP entre janvier 2010 et décembre 2014. La chirurgie était réalisée seule ou combinée à une chirurgie de cataracte. Les antimitotiques étaient systématiquement utilisés. Nous avons relevés les cas d'incarcération irienne tout au long du suivi, leur retentissement sur la pression intraoculaire (PIO) et la prise en charge. Nous avons également comparé les différents facteurs de risques en fonction de la survenue ou non d'une incarcération irienne.
Résultats
40 incarcérations iriennes (10%) ont été recensées. Le délai moyen de survenue était de 11,6 mois (SD = 8,6). Une iridoplastie au laser argon a permis une résolution de l'incarcération dans 23 cas, une désincarcération chirurgicale par la chambre antérieure a permis la résolution de 5 incarcérations. 11 cas ont nécessité une conversion en trabéculectomie perforante. Cette conversion chirurgicale étaitd'autant plus fréquente que l'incarcération survenait précocément (p<0.05). La PIO à 24 mois de ces 40 patients était significativement plus élevée que pour les patients indemnes d'incarcéation (16,3 mmHg vs 13,3 mmHg, p<0.05). Le nombre de collyres hypotonisants et la nécesssité d'une deuxième chirurgie filtrante étaient également plus élevés en cas d'incarcération. Le principal facteur de risque retouvé était la réalisation d'une goniopuncture (70 %). Une PIO ≻ 30 mmHg était également un facteur de risque.
Discussion
La prise en charge de l'incarcération est mal codifiée et particulièrement son traitement préventif. Aucune étude n'a encore rapporté un traitement préventif permettant une diminution de l'incidence des incarcérations.
Conclusion
L'incarcération irienne est une complication fréquente de la SPNP, son principal facteur de risque est la réalisation d'une goniopuncture. Elle est un facteur de risque d'échec de la chirurgie. Elle impose une surveillance gonioscopique régulière. Son traitement laser est souvent suffisant mais une reprise chirurgicale est parfois nécessaire.