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Sclérite Herpétique : Y penser devant une sclérite chronique

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Auteurs :
Dr Emna BOUAYED
Dr Malek KHARRAT
Dr Sana SAYADI
Dr Nadia BEN ABDESSLEM
Issam Elleuch
Dr Walid ZBIBA
Tags :
Résumé

But

Nous rapportons le cas d’une patiente suivie pendant plusieurs années pour une sclérite chronique résistante aux traitements usuels, dont l’étiologie herpétique était la cause.

Observation

A propos d'un cas

Cas clinique

Il s’agit d’une patiente âgée de 43 ans, sans antécédents généraux notables, suivie à notre consultation externe depuis 4 ans pour sclérite évoluant par poussées et qui ne s’améliorait pas sous traitement usuel, dont l’étiologie est non étiquetée malgré un bilan immunologique complet. Elle nous a consulté pour récidive de la symptomatologie avec une rougeur oculaire localisée et douleur. Elle présentait une acuité visuelle conservée, une hyperhémie  localisée en temporal avec un nodule non mobilisable. Le segment antérieur montrait un tyndall cellulaire à 1 croix, le reste de l’examen était sans anomalies.  Le diagnostic de sclérite antérieure a été retenu devant les données de l’examen et un test à la néosynephrine positif.Par ailleurs, l’examen montrait une éruption vésiculeuse au niveau du nez du même côté de l’atteinte oculaire, cadrant avec un herpe cutané. Elle a été mise sous valaciclovir avec une amélioration nette marquée par la diminution de la douleur et de la rougeur et qui s’améliorait encore après l’introduction des corticoïdes per os.

Discussion

La sclérite présente un groupe très hétérogène de l’inflammation de la sclère. Et ceci du fait de la variabilité  du site  de l’atteinte (antérieure ou postérieure) , de la présentation clinique ( diffuse, nodulaire ou nécrosante) et enfin de l’étiologie qui peut être auto-immune ( cause la plus fréquente) , infectieuse (virale ou bactérienne) ou iatrogène. Dans notre cas, la patiente présentait une sclérite antérieure nodulaire, associée à une réaction minime de la chambre antérieure, dont l’étiologie herpétique a été retenue devant l’efficacité du traitement antivirale. En effet, L’étiologie herpétique représente la cause virale la plus fréquente environ 8% de l’ensemble des étiologies. Vue la prédominance de l’atteinte  auto immune, l’étiologie herpétique reste longtemps méconnue, ce qui incite à un examen très minutieux à la recherche des signes en faveur de l’herpès, comme dans notre cas l’herpès cutané, et enfin le recours à la biopsie sclérale devant toute sclérite résistante au traitement usuel, avec examen anatomopathologique, et la recherche de génome viral par la technique PCR.  C’est l’amélioration sous traitement antiviral qui rapporte la certitude diagnostique.

Conclusion

La sclérite est une pathologie oculaire toujours préoccupante. Elle constitue un groupe hétérogène d’inflammation de la sclère, nécessitant une prise en charge pluridisciplinaire rigoureuse (ophtalmologiste, interniste, immuno-biologiste), du fait de la fréquence de l’étiologie auto immune, ceci, ne doit en aucun cas faire oublier les causes infectieuses essentiellement herpétiques surtout en cas d’antécédents herpétique oculaire ou autre.