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Sélection et priorisation des exercices proposés par le simulateur Eyesi dans l’apprentissage de la chirurgie de la cataracte : étude prospective comparative ciblant trois étapes clés de cette chirurgie

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Orateurs :
Julie Colné
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Résumé

Introduction

La chirurgie de la cataracte est complexe et minutieuse. Il n’existe pas de technique standardisée d’apprentissage. Le simulateur Eyesi a été commercialisé afin de permettre aux chirurgiens de se former en éliminant tout risque pour le patient. L’objectif principal de notre étude est de sélectionner des exercices ayant un réel intérêt dans l’apprentissage de cette chirurgie en ciblant 3 étapes clés. L’objectif secondaire est de mettre en évidence une progression des résultats entre la première et la deuxième réalisation d’un exercice.

Patients et Methodes

Il s’agit d’une étude comparative, réalisée en 2016 sur le simulateur Eyesi, incluant 18 chirurgiens répartis en 3 groupes distincts, les « novices » (6 internes n’ayant jamais opéré), les « intermédiaires » (6 internes ayant opéré entre 1 et 10 cataractes) et les « experts » (6 chirurgiens ayant opéré plus de 1000 cataractes). 12 exercices ont été choisis parmi ces 3 étapes clés (1 : capsulorhexis, 2: phacoémulsification et 3: aspiration des masses cristalliniennes) et ont été réalisés 2 fois. Pour répondre à l’hypothèse principale, nous avons comparé les résultats de l’essai 2 de chaque exercice, en fonction de l’expérience du chirurgien. Pour l’hypothèse secondaire, nous avons comparé les résultats des essais 1 et 2 en stratifiant sur l’expérience du chirurgien.

Résultats

Pour l’étape 1, dans l’exercice 1 (réalisation d’un capsulorhéxis), on retrouve une différence statistiquement significative, pour le score total (p= 0,0102), où les experts semblent avoir des scores finaux supérieurs aux deux autres groupes. On note aussi des différences pour les paramètres suivants: rondeur de capsulorhéxis (p= 0.0181) (les experts ayant des résultats supérieurs), rayon maximal d’extension de rhéxis par rapport à une valeur seuil (p=0,0099) avec un rayon décroissant en fonction du niveau d’expérience et irrégularités locales du rhéxis (p=0,0247) (moins importantes chez les experts). Pour l’étape 2, dans les exercices 1(aspiration d’un quartier) et 5 (phacoémulsification et cracking),on trouve un temps de réalisation statistiquement différent d’un groupe à l’autre (p=0,0444 et p=0,0189), avec un temps décroissant en fonction du niveau d’expérience, un traitement différent des tissus (p=0,0499) avec un meilleur traitement chez les experts et des différences au niveau des ruptures capsulaires postérieures (p=0,0484) avec moins de ruptures chez les experts et les intermédiaires. Pour l’étape 3, dans l’exercice 2 (aspiration des masses), on note une tendance à un temps décroissant de réalisation en fonction du niveau d’expérience (p=0,0736). Lors de l’analyse de l’hypothèse secondaire, une amélioration lors du deuxième essai, chez les novices et intermédiaires est retrouvée.

Discussion

Ces résultats sont semblables à ceux retrouvés dans les études précédentes et permettent de mettre en évidence l’intérêt du simulateur dans l’apprentissage de cette chirurgie chez les jeunes internes en ciblant des exercices clés (étape 1-exercice 1, étape 2-exercices 1 et 5, étape 3-exercice 2) et ceux-ci montrent également l’intérêt de répéter un même exercice.

Conclusion

Cette étude permet de sélectionner des exercices clés afin d’optimiser au mieux la formation des internes. Ceux-ci devront être répété afin d’améliorer leur apprentissage. Ce simulateur est donc une plate-forme de formation valide qui permet de développer la dextérité de chirurgien novice, en éliminant tout risque pour le patient.