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Syndrome d’effusion uvéale bilatéral spontanément résolutif

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Orateurs :
Benoist MENARDAIS
Auteurs :
Benoist MENARDAIS
Aurore Bussat
Tags :
Résumé

But

Les syndromes d’effusion uvéale correspondent à une extravasation liquidienne (transsudat)  à partir des vaisseaux de la choriocapillaire vers l’espace supraciliaire. La pathogénie reste imprécise et serait liée à des anomalies du réseau vortiqueux ou à une diminution du drainage de la voie uvéosclérale. Le véritable syndrome d’effusion uvéale, idiopathique, est une entité rare.

Observation

Nous présentons le cas d’un patient âgé de 60 ans qui présente des céphalées avec douleurs orbitaires nocturnes fugaces, entrainant des réveils nocturnes depuis deux semaines. Ses principaux antécédents sont une greffe hépatique en Juin 2020, et un diabète de type 2 insulino-requérant. Son traitement comprend, outre de l’insuline, Cellcept et Cortancyl 5mg.

Cas clinique

L’acuité visuelle est conservée à 1,0 P2 aux deux yeux et les pressions intraoculaires sont normales. L’examen du segment antérieur objective une cataracte avec chambre antérieure étroite prédominante à gauche. La gonioscopie retrouve un angle ouvert grade 2 selon la classification de Schaffer à droite et grade 1 à gauche. Le fond d’œil objective à droite un décollement choroïdien limité en temporal. A gauche, il y a un décollement choroïdien multilobé sur 360°, et des plis choroïdiens au pôle postérieur, sans décollement séreux rétinien.

La tomographie en cohérence optique de la macula identifie les plis maculaires visibles au fond d’œil à gauche. La couche des fibres optiques est normale aux deux yeux. L’angiographie à la fluorescéine et au vert d’indocyanine ne retrouve pas de retard de perfusion ni de vascularite, de foyer chorio-rétinien ou de papillite.

Un bilan biologique complet sanguin et avec analyse du liquide céphalo-rachidien n’a retrouvé aucune anomalie. Une imagerie par résonnance magnétique cérébrale a confirmée le décollement choroïdien gauche, sans épaississement scléral ni infiltration de la graisse périorbitaire ou syndrome de masse.

Le patient a été mis sous atropine 1%, une goutte deux fois par jour, permettant l’amendement des douleurs oculaires. Au cours du suivi et sans thérapeutique spécifique, on note une régression progressive du décollement choroïdien, avec une disparition totale à 15 jours, laissant place à des anomalies de l’épithélium pigmentaire rétinien.

Discussion

Ce patient a présenté un syndrome d’effusion uvéal bilatéral, idiopathique, avec un haut risque de fermeture de l’angle prédominant à gauche. Nous n’avons retrouvé ni chirurgie oculaire, ni traumatisme, et l’examen ophtalmologique n’a mis en évidence ni lésion tumorale ni malformations vasculaires (maladie de Coats ou Von Hippel-Lindau). Il n’y avait pas d’hypermétropie ou de nanophtalmie. L’évolution a été spontanément favorable sans traitement anti-inflammatoire stéroïdien ni sclérectomie, et l’acuité visuelle a été conservée tout au long du suivi.

Conclusion

Ce cas illustre bien l’intérêt d’une simple surveillance rapprochée plutôt qu’une approche thérapeutique agressive, d’autant plus si l’acuité visuelle est conservée.