Name
Syndrome sec secondaire à une kératite infectieuse : étude prospective à propos de 63 cas consécutifs

Merci de vous identifier pour accéder à ce contenu.

Je me connecte  


Orateurs :
Dr Marion EHRET
Auteurs :
Dr Marion EHRET
Arnaud Sauer
Claude Speeg-Schatz
Dr Tristan PROF. BOURCIER
Tags :
Résumé

Introduction

Les patients traités pour une kératite infectieuse décrivent fréquemment dans les suites une symptomatologie évocatrice d’un syndrome sec. La présente étude vise à évaluer l’incidence de survenue et les caractéristiques du syndrome sec dans les suites d’une kératite infectieuse sévère. 

Patients et Methodes

Nous avons réalisé une étude observationnelle monocentrique de patients consécutifs pris en charge pour une kératite infectieuse sur une période de 6 mois. Les données cliniques concernant l’épisode infectieux initial ont été colligées : pathogène causal, traitements délivrés, acuités visuelles. La présence d’un syndrome sec et ses conséquences ont été analysées à l’aide d’un score OSDI (Ocular Surface Disease Index), du score de SANDE (Symptom Assessment iN Dry Eye), du test de Schirmer, des mesures du TBUT (Tear Break up time) et de l’osmolarité lacrymale, évalués un mois après la fin du traitement. Les données recueillies sur l’œil atteint ont été comparées à celles de l’œil sain.

Résultats

Soixante-trois patients ont été inclus, comprenant 27 hommes (43%) et 36 femmes (57%), d’un âge moyen de 37 ans. Les pathogènes identifiés étaient essentiellement des bactéries (76%), majoritairement des Gram+ (28, soit 58%) contre 20 (42%) de Gram-, puis des champignons (14%) et des amibes (10%). L’OSDI était plus élevé sur l’œil infecté (5,71 ± 3,66) que sur l’œil sain (2,21± 2,18). Le score de SANDE était plus élevé en fréquence (3,98±2,54 vs 1,33±1,32) et gravité (2,92±2,55 vs 1,32±1,64) sur l’œil pathologique. Le TBUT était plus court sur l’œil atteint que sur l’œil sain (6,44±3,58s vs 10,98±4,05s). Le test de Schirmer a été mesuré plus court sur l’œil pathologique (9,13±4,07s vs 14,29±3,58s). L’étude de l’influence de la durée ou du type de pathogène responsable n’a pas mis en évidence de différences significatives sur la sécheresse oculaire post infectieuse.

Discussion

Un syndrome sec est objectivé dans les suites d’une kératite infectieuse, sans corrélation au pathogène ou au traitement étiologique spécifique. Les valeurs des différents tests et scores mesurés sont remarquablement basses, ce qui pourrait s’expliquer par une diminution de la sensibilité cornéenne secondaire au port des lentilles de contact et à la toxicité des collyres antibiotiques. Un suivi prolongé permettra d’étudier la persistance ou la réversibilité des symptômes au long cours. Il serait intéressant de prolonger le suivi afin d’étudier la persistance ou la réversibilité de cet effet dans le temps. 

Conclusion

Notre étude a permis de mettre en évidence la présence d’un syndrome sec dans les suites d’une kératite infectieuse sévère.