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Traitement des glaucomes réfractaires par endocyclophotocoagulation : résultats à 12 mois

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Orateurs :
Dr Liane PASQUIER
Auteurs :
Dr Liane PASQUIER
Chloé Ngo 1
Etienne Letesson
Dr Emilie PEREIRA
Dr Marc MURAINE
Tags :
Résumé

Introduction

La stratégie thérapeutique des glaucomes réfractaires reste mal codifiée et leur pronostic réservé. L’endocyclophotocoagulation (ECP) est une des alternatives aux chirurgies filtrantes et aux implants de drainage. L’objectif de notre étude est d’évaluer l’efficacité et la sécurité de l’ECP dans cette indication.  

Patients et Methodes

Il s’agit d’une série rétrospective monocentrique incluant 69 yeux de 66 patients ayant bénéficié d’une ECP pour glaucome réfractaire et suivis plus d’un an. Cette technique permet de détruire sélectivement chaque procès ciliaire sur 220° sous contrôle visuel endoscopique. Le critère de jugement principal était la pression intraoculaire (PIO) post-opératoire. Le succès thérapeutique était défini par une PIO comprise entre 6 et 21mmHg. Les critères de jugement secondaires étaient le nombre de traitements hypotonisants, l’acuité visuelle, la survenue de complications et le nombre de réinterventions. 

Résultats

 Notre population comprenait 29 yeux phakes (42%), 28 yeux pseudophakes (40,6%) et 12 yeux aphakes (17,4%). La moyenne d’âge était de 66 ± 15,5 ans. Le suivi moyen était de 24,7± 12,26 mois [12;55]. La PIO moyenne préopératoire était de 30,3 ± 11,81mmHg. Elle diminuait de façon statistiquement significative à tous les temps du suivi (p < 0,0001) : 20, 2 ± 9,7 à 6 mois ; 17,8 ± 8,1 à 12 mois et 16,8 ± 8,7 mmHg à la dernière consultation. Le taux de succès thérapeutique après 1 ECP était de 49,2% à 6 mois ; 58,3% à 12 mois et 50,7% à la dernière consultation. Le taux de succès thérapeutique après 2 ECP était de 62,3% à 6 mois ;  64,6% à 12 mois et 58,2% à la dernière consultation. Le nombre initial de traitements hypotonisants moyen était de 3,28 ± 0,98. Il était réduit à 2,53 ± 1,19 à 6 mois ; 2,23 ± 1,32 à 12 mois et 2,33 ± 1,4 à la dernière consultation. Cette baisse était statistiquement significative à tous les temps du suivi. Concernant l’acuité visuelle moyenne, elle était de 1,38 ± 1,0LogMar en pré-opératoire et de 1,55 ± 1,17 LogMar à 12 mois (p=0,022). Concernant les complications nous avons recensé 18 cas de pics tensionnels précoces (26,1%) ; 5 cas d’hypotonie oculaire résolutive (7,2%) ; 5 cas d’œdème maculaire (7,2%) ; 2 cas de réaction fibrineuse de chambre antérieure (2,0%) ;  5 cas d’hémorragie intravitréenne (7,2%) ; 2 cas d’hyphéma (2,9%) ; 1 hématome choroïdien (1,5%) et 1 décollement choroïdien. 36,4% des patients ont bénéficié d’une réintervention. Il s’agissait dans 34,4% des cas d’une nouvelle séance d’ECP et dans respectivement 18,75% ; 25% et 18,75% des cas d’une trabéculectomie, d’un implant de drainage et d’un cycloaffaiblissement par voie transsclérale. 

 

Discussion

Nous retrouvons un taux de succès thérapeutique légèrement inférieur à ceux décrits dans la littérature. Cela pourrait s’expliquer par les comorbidités ophtalmologiques spécifiques de notre centre et par l’hétérogénéité de notre cohorte, qui rend difficile la comparaison aux autres études. En revanche, le nombre de complications est globalement comparable à ceux rapportés pour ce type d’intervention.

Conclusion

L’endocyclophotocoagulation apparaît comme un traitement efficace et sûr du glaucome réfractaire. Cette technique semble présenter un faible taux de complication en comparaison avec les alternatives plus invasives, et ne compromet pas leur réalisation ultérieure. Ces résultats inciteraient à resituer la place de cette technique dans la stratégie thérapeutique française, en l’incluant plus précocement dans la prise en charge des glaucomes.