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Ulcère cornéen bilatéral révélant une rectocolite hémorragique : à propos d’un cas

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Auteurs :
Abdelghani Saadallaoui
Rihab Nasrouni
Dr Ayoub REDOUAN
Loubna Elmaaloum
Dr Bouchra ALLALI
elkettani asmaa
Khalid Zaghloul
Tags :
Résumé

But

L’ulcère cornéen périphérique est le plus souvent d’origine inflammatoire, immunitaire et pose le problème de diagnostic étiologique. Le but du travail souligner l’importance de l’anamnèse et de l’examen clinique complet, pour un diagnostic précoce des pathologies systémiques graves

Observation

Il s’agit d’une femme de 39 ans, admise au service des urgences ophtalmologiques pour un œil rouge douloureux bilatéral, avec baisse de l’acuité visuelle sévère au niveau de l’œil droit, ceci évoluant depuis six mois avec mauvaise observance du traitement prescrit lors des consultations précédentes et automédication.

Cas clinique

L’examen ophtalmologique a objectivé au niveau de l’œil droit : une AV réduite à “voir bouger la main“, perforation cornéenne sur un ulcère creusant (périphérique nasal) conjonctivalisé avec une athalamie, au niveau de l’œil gauche : une AV corrigé à 9/10, une hyperhémie conjonctivale, un ulcère cornéen propre d’allure immunitaire (périphérique temporal), avec des séquelles d’uvéite antérieure. L’interrogatoire retrouve une automédication aux corticoïdes locaux avec une évolution par poussée-réémission et sur le plan général un syndrome intestinal fait de douleurs abdominal et diarrhée à répétition, parfois glairo-sanglante. La patiente a bénéficié d’un bilan biologique et d’un recouvrement conjonctival partiel au niveau de l’OD, avec une corticothérapie local et des cicatrisants cornéens puis adressée au service de gastrologie pour bilan étiologique qui a révélé une rectocolite hémorragique (RCH) en phase de réémission. L’introduction de la corticothérapie orale et de l’azathioprine a permis aussi d’améliorer la cicatrisation des ulcères cornéens.

Discussion

Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (Crohn et RCH) peuvent se révéler, dans 2 à 5% des cas, par une atteinte oculaire, le plus souvent une uvéite antérieure ou une épisclérite, et exceptionnellement un ulcère cornéen marginal de type pseudo mooren. La prise en charge est basée sur les corticoïdes, les immunosuppresseurs et les traitements biologiques.    

Conclusion

Le rôle de l’ophtalmologiste dans le diagnostic précoce des maladies de systèmes est primordial, ce qui nécessite un examen clinique soigneux avec une collaboration multidisciplinaire pour améliorer le pronostic de ses pathologies.