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Une mutation de RHO associée à un phénotype choriorétinien particulier : suivi de trois familles

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Orateurs :
Dr Gabriel HALLALI
Auteurs :
Dr Gabriel HALLALI
Saddek Mohand-Said
Camille Andrieu
Aline Antonio
Christel Condroyer
José-Alain Sahel 1
Christina Zeitz
Dr Isabelle AUDO
Tags :
Résumé

Introduction

Rapporter le suivi clinique de trois familles qui présentent un phénotype rétinien autosomique dominant atypique associé à un variant génétique sur le gène de la rhodopsine. (RHO)  

Patients et Methodes

Au moins deux générations de trois familles ont été suivies sur une période allant de 2008 à 2020. Les caractéristiques phénotypiques rétiniennes des membres affectés ont été recueillies et comportaient : la meilleure acuité visuelle corrigée, une photographie du fond d’œil, un champ visuel cinétique et statique, un test de vision des couleurs, un électrorétinogramme global (ERG), une imagerie rétinienne en tomographie par cohérence optique (OCT) et en auto fluorescence. La mutation génétique identifiée comme responsable de ce phénotype a été confirmée par un séquençage direct du gène RHO.

Résultats

Les caractéristiques phénotypiques des trois familles sont très proches. L’histoire clinique est stéréotypée : une baisse d’acuité visuelle et un rétrécissement concentrique du champs visuel sont observés à partir de quarante ans et deviennent majeurs à partir de soixante ans. L’ERG révèle une diminution d’amplitude des réponses enregistrées en condition scotopique et photopique sans retard franc des réponses. Cette diminution se majore lentement au cours du suivi, l’ERG devient non discernable chez les individus les plus âgés. Les tests de vision des couleurs ne retrouvent pas d’altération suivant un axe particulier. L’examen du fond d’œil retrouve des remaniements pigmentaires avec une épargne fovéolaire au début du suivi. Au fil des années, des plages d’atrophie choriorétinienne progressivement confluentes se forment autour de la macula et en moyenne périphérie ressemblant aux modifications visibles dans la choroidérémie. Aux stades débutants, les remaniements pigmentaires apparaissent hyper-autofluorescents similaires aux dépôts visibles dans les dystrophies réticulées avec une perte autofluorescence au niveau des zones d'atrophie au stade tardif en lumière bleue. L’OCT révèlent une désorganisation, progressive des couches externes rétiniennes. Sur le plan génétique, le variant c.647T>A, p.(Met216Lys) sur RHO NM_000539.3 ségrége avec le phénotype dans les trois familles étudiées.

Discussion

Le phénotypage détaillé par imagerie multimodale ainsi que l’analyse du génome des patients atteints d’une dystrophie rétinienne sont incontournables pour un diagnostic précis, une meilleure corrélation phénotype/génotype, informer les patients du pronostic et de l’histoire naturelle de leur maladie. Il est intéressant de noter les similarités du phénotype décrit ici avec celui de la choroidérémie ; seul un suivi attentif et une analyse génétique permet de s’assurer de la justesse du diagnostic clinique.

Conclusion

Nous rapportons ici la corrélation entre le phénotype de trois familles et leur génotype caractérisé par une mutation atypique sur le gène RHO entraînant la substitution p.(Met216Lys). Cette substitution est associée à un phénotype distinct d’une dystrophie généralisée de type bâtonnets-cônes symptomatique à partir de quarante ans.