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Une pansinusite occlusive

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Auteurs :
Dr Lise-Marie LE PAGE
Catherine Cochard
Ivan Delafoy 1
Julien Ognard
Béatrice COCHENER
Tags :
Résumé

Objectif

Exposer l’intérêt de la recherche et de l’élimination d’une thrombose veineuse asymptomatique lors de la survenue d’une pansinusite.

Description de cas

Nous rapportons le cas d’une patiente de 29 ans, céphalalgique  chronique et enceinte de 4 mois, qui a présenté un tableau de pansinusite compliquée d’une cellulite orbitaire non collectée et d’une thrombose de la veine ophtalmique homolatérale.

Observation

L’examen du globe oculaire gauche était normal (segment antérieur et fond d‘œil dilaté). Présence d’un volumineux œdème palpébral supérieur et inférieur gauche associé à une limitation douloureuse de l’adduction et de l’élévation. Douleur spontanée exacerbée à la palpation du canthus interne.

La réalisation en urgence d’une imagerie par résonnance magnétique (IRM) cérébrale et orbitaire sans injection avec angiographie par résonnance magnétique (ARM) a permis de mettre en évidence une pansinusite gauche non abcédée. Objectivation par ailleurs, de myosites réactionnelles des droits médial et supérieur gauche, de l’oblique supérieur gauche, d’une dacryoadénite gauche réactionnelle ainsi que d’une thrombose veineuse isolée de la veine ophtalmique supérieure gauche. A noter, l'absence d’inflammation intra-conique associée. 

Le drainage chirurgical en urgence de la pansinusite associée à une bi-antibiothérapie intra-veineuse probabiliste (ceftriaxone – métronidazole) a permis l’enraiement de la cellulite orbitaire.

Une anticoagulation curative par enoxaparine sous-cutanée adaptée au poids a été débutée.

Discussion

Le cas de cette patiente démontre l’importance de rechercher l’ensemble des complications potentielles que l’on peut rencontrer lors d’une cellulite orbitaire, y compris lorsque celles-ci sont encore au stade infraclinique. La veine ophtalmique supérieure draine la plupart des muscles oculomoteurs ainsi que les paupières et des vortiqueuses puis se jette dans le sinus caverneux via la fissure orbitaire supérieure.

La méconnaissance d’une thrombophlébite orbitaire, possiblement associée à une thrombose du sinus caerneux, et donc l’absence d’instauration d’une anticoagulation précoce curative peut être catastrophique et peut mener jusqu’à la cécité par infarcissement.

Conclusion

Ce cas démontre la nécessité de rechercher toute complication veineuse occlusive lors d’une cellulite orbitaire par des séquences IRM et ARM sans injection de gadolinium en cas de contre-indication à l’injection de produit de contraste radiologique.