Nous rapportons le cas d’une rétinopathie du prématuré bilatérale compliquée d’une maladie plus ayant nécessité un traitement par laser argon et injection intra vitréenne de Bévacizumab.
Name
Une rétinopathie du prématuré sévère
But
Observation
N. est né prématuré a 24 +4 semaines d’aménorrhée sur suspicion de chorioamniotite avec un poids de 650g. Durant son séjour en réanimation néo-natale il a bénéficié d’une oxygénothérapie à hautes doses, de traitements par inotropes et érythropoïétine.
La surveillance par RetCam a été débutée à 30 +2 semaines d’aménorrhée.
Cas clinique
A partir de 31 +5 semaines d’aménorrhée a été mise en évidence une rétinopathie du prématuré de stade 1 en zone 1 sur 360° de façon bilatérale ainsi qu’une tortuosité vasculaire minime.
Une surveillance bihebdomadaire a montré une aggravation progressive avec évolution vers une rétinopathie de stade 2 compliquée d’une maladie plus.
A 33+3 semaines d’aménorrhée est posée l’indication d’une pan-photo-coagulation rétinienne bilatérale sur les zones situées en avant du bourrelet sous anesthésie générale
Cette pan-photo-coagulation n’a pas pu être complète du fait d’une dilatation pupillaire insuffisante ainsi qu’une indentation impossible compte tenu de la petite taille du globe oculaire.
Ce traitement n’a pas permis d’amélioration clinique. Une aggravation avec apparition d’un double bourrelet était retrouvée à partir de J4.
Devant l’inefficacité du traitement initial une reprise au bloc opératoire est décidée avec complément de la pan-photo-coagulation rétinienne ainsi qu’une injection intra vitréenne bilatérale à 1mm du limbe de 0.625mg de Bévacizumab dans 0.025 ml de sérum physiologique.
Une nette amélioration est notée dès 48 heures. Une régression totale de la rétinopathie et de la maladie plus est obtenue à 3 semaines.
Une surveillance mensuelle du fond d’œil est poursuivie sans récidive à 4 mois du traitement.
Discussion
La recrudescence de la rétinopathie du prématuré est expliquée par l’amélioration des techniques réanimatoires ainsi qu’un dépistage plus aisé grâce à la surveillance par RetCam.
Les cas nécessitant un traitement restent cependant rares. Une surveillance rapprochée est nécessaire, le risque de récidive étant décalé à 16 semaines post traitement par injection intra vitréenne de Bévacizumab contre 6 semaines dans le traitement par pan-photo-coagulation rétinienne seule.
Conclusion
L’injection intra vitréenne de Bévacizumab a permis une régression rapide de la rétinopathie, alors que l’effet anti-angiogénique de la pan-photo-coagulation rétinienne a permis une diminution du risque de récidive à long terme. L’association de ces deux traitements a significativement amélioré le pronostic visuel chez ce patient.
Une surveillance au long cours sera à prévoir afin de dépister les éventuelles complications pouvant être associées à la prématurité ou à ces traitements.